DONNEAU DE VISÉ (Jean)


DONNEAU DE VISÉ (Jean) 1638-1710

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Biographie

Donneau de Visé se fit connaître à partir de 1660 en publiant une édition pirate de Cocu imaginaire de Molière ainsi qu’une version féminisée de la pièce, La Cocue imaginaire, qui ne fut jamais représentée. Sa véritable entrée dans le monde des lettres se fait toutefois avec les Nouvelles Nouvelles en 1663, ouvrage en trois volumes qui rassemble des nouvelles, des critiques de Corneille et de Molière, des pièces galantes, et bien d’autres contenus encore. Il prend part à ce qu’il est convenu d’appeler « la querelle de l’École des femmes » et écrit à cette occasion deux pièces en un acte intitulées Zélinde, comédie, ou la Véritable critique de l’Escole des femmes et la Critique de la Critique (1663) et Response à l’Impromptu de Versailles ou La Vengeance des marquis (1664), qui n’ont pas été représentées.
En 1665, il se réconcilie avec Molière, dont la troupe créera plusieurs de ses pièces jusqu’en 1670. Il devient également un admirateur et un défenseur zélé de Pierre Corneille, mais ne ménage pas ses critiques contre Racine et Boileau. Voltaire critique notamment ses attaques contre Racine, ainsi que son journal dans l’Ingénu (1767). Ce dernier, lorsqu’il est emprisonné à la Bastille, se retrouve dans une cellule avec M. Gordon, qui le forme à la littérature et autres écrits. Et lors de leurs lectures, ils tombent sur des écrits de Visé :
« Le bonhomme avait quelques-uns de ces petits livres de critique, de ces brochures périodiques, où des hommes incapables de rien produire dénigrent les productions des autres, où les Visé insultent aux Racine, et les Faydit aux Fénelon. L’ingénu en parcourut quelques-uns. « Je les compare, disait-il, à certains moucherons qui vont déposer leurs œufs dans le derrière des plus beaux chevaux : Cela ne les empêche pas de courir. » À peine les deux philosophes daignèrent-ils de jeter les yeux sur ces excréments de la littérature. »
En 1672, il fonde le Mercure Galant, périodique consacré d’une part aux gloires militaires du royaume, à leur pérennisation et à leur diffusion auprès d’un public large et, d’autre part, aux nouvelles du théâtre, des arts, de l’édition, aux histoires mondaines et aux chansons galantes. L’importance capitale de ce périodique pour la culture française lui a attiré les foudres de La Bruyère, Le Noble, ou de Boursault. Malgré ces critiques, le Mercure galant a perduré jusqu’à la mort de Donneau de Visé. Il est ensuite devenu Le Mercure de France.
En même temps, Donneau de Visé avait abordé le théâtre, où il connait un certain succès avec des comédies et des tragédies jouées à la Comédie-Française.
Auteur de Mémoires pour servir à l’histoire de Louis le Grand en 10 volumes, Donneau de Visé reçoit, avec le titre d’historiographe du roi, une pension de 500 écus et un logement aux galeries du Louvre.
On a de lui : Nouvelles nouvelles (Paris, 1663, 3 vol. in-12) ; Nouvelles galantes et comiques (1669) ; Zélinde, ou la Véritable Critique de l’École des femmes, et la critique de la Critique (1663, in-12), comédie en un acte qui ne fut pas représentée ; la Mère coquette, comédie en trois actes, en vers (1665) ; la Veuve à la mode, comédie en un acte, en vers (1667) ; l’Embarras de Godard, ou l’Accouchée, comédie en un acte (1667) ; les Amours de Vénus et d’Adonis, tragédie à machines (1670) ; les Intrigues de la loterie, comédie en trois actes (1670) ; le Gentilhomme Guespin, ou le Campagnard, comédie en un acte (1670) ; les Amours du Soleil, tragédie à machines (1671); Les Dames vengées, ou La Dupe de soi-même, comédie en cinq actes qui eut un grand succès (1675) ; Mémoires pour servir à l’histoire de Louis le Grand (Paris, 1697-1705, 10 vol. gr. in-fol.), simple réimpression très luxueuse de quelques extraits du Mercure, etc.
La Mère coquette, les Intrigues de la loterie et les Dames vengées ont été imprimées dans le Théâtre-français (1737, 12 vol. in-12).
Donneau de Visé a publié « sous le pseudonyme de Neuf-Villenaine une édition pirate du Cocu imaginaire chez le libraire Jean Ribou, avec les arguments de chaque scène qui s’ajoutaient aux vers de Molière. »

Oeuvres

Théâtre