DE BAWR (Alexandrine-Sophie Goury de Champgrand, Baronne de Bawr, Alexandrine-Sophie)


DE BAWR (Alexandrine-Sophie Goury de Champgrand, Baronne de Bawr, Alexandrine-Sophie) 1773-1860

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Biographie

Sophie de Champgrand est la fille illégitime du baron Charles-Jean Goury de Champgrand de la chanteuse d’opéra Madeleine-Virginie Vian. Son père, qui a combattu pendant la Guerre de Sept Ans, est l’auteur de plusieurs ouvrages de chasse, dont un Traité de vénerie et de chasse (1769) et un Almanach du chasseur (1773). Sophie de Champgrand a pour marraine la cantatrice Sophie Arnould et reçoit donc le même nom de baptême. Sa mère quitte le baron de Champgrand lorsque la petite Sophie a deux ans et part poursuivre sa carrière en Russie, où la vie mondaine est fort brillante. C’est donc son père qui s’occupe de l’éducation de la petite fille et elle reçoit une excellente instruction. Elle prend des cours de composition auprès de Grétry, des cours d’harmonie et de musique auprès du non moins célèbre Boieldieu. Elle apprend le chant auprès de Garat et d’Elleviou. La jeune fille chante et joue ses propres compositions devant les invités du salon de son père.
La Révolution signe la ruine de la famille qui perd tous ses biens. En tant qu’aristocrate et que proche du duc d’Orléans, le baron de Champgrand est condamné à la prison en 1793. Il semble que cette même année Sophie de Champgrand ait épousé Louis-Camille-Jules de Rohan-Rochefort, mais il est guillotiné quelques mois plus tard et la famille de Rohan ne reconnaît pas leur mariage secret. Un enfant né de cette union meurt en 1797. Le baron de Champgrand meurt lui-même en 1799 des suites de son emprisonnement. Ruinée, sa fille vit d’abord chez Grétry et compose des pièces chantées qui sont interprétées par Garat et connaissent un tel succès qu’elle peut ainsi gagner sa vie.
Sophie de Champgrand épouse le 7 août 1801, le comte Henri de Saint-Simon, déjà cinquantenaire, et tient un salon qui réunit des hommes de lettres brillants et des musiciens réputés, mais au bout d’un an elle divorce du futur « prophète » du saint-simonisme pour se marier avec un aristocrate allemand de la Baltique, le baron de Bawr, mais celui-ci fait bientôt faillite et elle doit vivre de sa plume. Le baron de Bawr meurt tragiquement en 1812, écrasé, en traversant la rue, par une voiture qui transportait des pierres. La baronne de Bawr obtient une pension à vie en 1816 auprès de Louis XVIII, en reconnaissance de ses succès au théâtre, ce qui enfin va mettre fin à ses difficultés financières.
Elle écrit de nombreux ouvrages qu’elle signe baronne de Bawr, à l’exception de ses trois premières comédies qu’elle signa du pseudonyme de François.

Oeuvres

Théâtre