BARRIÈRE (Théodore)


BARRIÈRE (Théodore) 1821-1877

 

Biographie

Il a donné au théâtre, seul ou en collaboration, un grand nombre de drames et de vaudevilles, dont plusieurs ont obtenu un grand succès.
À l'occasion de son décès, on peut lire dans la Revue politique et littéraire du 20 octobre 1877 :
« Théodore Barrière vient de succomber à une fluxion de poitrine.
C'était un des premiers, le premier peut-être parmi les auteurs dramatiques du second rang. Il y a dans quelques-unes de ses pièces comme des jets lumineux qui révèlent le chef-d'œuvre ; mais l'infériorité du style, la brutalité de l'ironie, l'absence de mesure dans la direction du sujet, ne lui a pas permis de laisser une œuvre absolument bonne. Il eut de grands succès, mais avec des pièces qui tout à coup ont vieilli, parce qu'elles n'avaient pas cette indignation contenue du mépris qui sert d'arme à toutes les époques. Nous avons toujours des filles de marbre, et cependant Margot paraît antédiluvienne. Seuls, les Faux Bonshommes méritent de rester, parce que cette fois-là le rire a souvent détendu la colère de l'auteur dramatique et l'a empêché de devenir déclamatoire.
Violent, inégal, heurté, très habile dans l'art des petits moyens, gauche dans l'emploi des moyens simples ; rencontrant souvent le cri de la passion humaine, brutal, sauvage ; frappant des mots, manquant de cet esprit facile qui vivifie toutes les parties d'une pièce, il fit un grand tapage sur le théâtre moderne sans avoir conquis la place que de plus habiles, avec un talent mieux conduit, mais moins élevé, ont su obtenir sans conteste.
Il y a dans les Filles de marbre plus de satire que dans la Famille Benoiton, et dans les Faux Bonshommes plus de verve philosophique que dans Nos Bons Villageois ; pourtant Barrière ne paraissait pas aussi facile à admettre à l'Académie que M. Sardou.
Le nombre de ses pièces est considérable. Toutes ou presque toutes ont été faites en collaboration. Il empruntait visiblement les idées des autres et ne le cachait pas ; il se servait des collaborateurs vivants, au lieu de dépouiller toujours des collaborateurs morts. C'est là ce qui le distingue encore.
Il est mort trop jeune ; il travaillait toujours, et la gloire lui tenait peut-être en réserve des succès définitifs qui lui eussent fait franchir la ligne par laquelle il était encore séparé de quelques-uns de ses émules. »

Œuvres

Théâtre