CLAIRVILLE (Louis-François Nicolaïe, dit)


CLAIRVILLE (Louis-François Nicolaïe, dit) 1811-1879

 

Biographie

Fils d’Alexandre-Henri Nicolaïe dit Clairville, artiste dramatique et régisseur de théâtre lyonnais, il débute à Paris au théâtre du Luxembourg comme acteur, puis comme régisseur, et enfin comme auteur de textes dramatiques. Il y fait représenter une quarantaine de pièces. Il s’introduit ensuite au théâtre de l’Ambigu-Comique pour jouer les « utilités ». Mais, pour lui, c’était le lieu idéal pour développer sa verve d’auteur dramatique qui fut sa seule vraie vocation. Son imagination débridée, sa facilité de versification qui reste fluide, mais aussi son souci constant de perfection vont faire merveille. Il conçoit d’abord une revue intitulée 1836 dans la lune, dont le succès va le lancer dans le métier. Il voit tous les « petits » théâtres s’ouvrir : le Beaumarchais, la Gaîté, le Gymnase, les Variétés, les Divertissements. Son pouvoir de création semble illimité avec pièces drôles, pièces sérieuses, revues, féeries, satires et parodies.
On lui attribue au moins 230 pièces diverses dont 50 ont atteint cent représentations suivies. Mais on est loin du compte puisqu’on trouvera après sa mort nombre d’œuvres inédites. Il peut être considéré comme l’« Alexandre Dumas du vaudeville ». Sa production fut le fruit d’une véritable industrie. Pour davantage d’efficacité, il s’était adjoint depuis le début le concours du fidèle Édouard Miot. Le groupe de ses collaborateurs, triés sur le volet, grossira avec le temps des succès. Rien de l’actualité ne leur échappe et ils ont la même source d’inspiration que nos chansonniers et le même sens des titres accrocheurs.
Il collabora avec d’autres auteurs pour toutes sortes de spectacles et notamment avec des librettistes pour des opéras-comiques que nous nommons aujourd’hui opérettes.
Clairville a été un membre actif et remarqué de la quatrième Société du Caveau, dont il a été président en 1871.
« Clarville ne compose pas, il confectionne... sorte de friperie littéraire, où l’on rhabille à neuf les vieux mots râpés et les calembours ensevelis », écrivait Henri Rochefort ; mais il ajoutait : « pas une mesure administrative, pas une annonce bizarre, pas une invention nouvelle que M. Clarville n’ait mise en scénario ou tournée en couplets. C’est l’homme de la revue et de la parodie par excellence. »
En 1853, il publie Chansons et Poésies, recueil de rimes, allant de l’égrillard des chansons, « qui se chantent au dessert » selon Albert Blanquet, à la simplicité touchante des poésies. Il reçoit la croix de chevalier de la Légion d'honneur en 1857.
En 1870, il écrit la chanson Les Deux Canailles, en réponse à la chanson d'Alexis Bouvier, La Canaille. En 1871, il écrit au moins deux chansons anti-communardes : L'Internationale, où il donne sa vision de l'Internationale ouvrière comme un regroupement de brigands, et La Commune, où il appelle au massacre des Communards.
Clairville meurt le 8 février 1879 des suites d'une fluxion de poitrine. Il laisse deux fils : Charles-Albert Nicolaïe dit Clairville (1833-1892), employé au Comptoir d'Escompte de Paris, né d'une liaison avec Augustine Philippon et Édouard-François Nicolaïe dit Clairville (1854-1904), musicien et compositeur sous le nom de Clairville fils, né de son mariage avec Angélique Gabrielle Pagès.

Oeuvres

Théâtre