COHL (Émile Courtet, dit Émile)


COHL (Émile Courtet, dit Émile) 1857-1938

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Biographie

À 15 ans, il devient apprenti chez un bijoutier, mais il s’intéresse déjà davantage au dessin et à la prestidigitation.
Touche-à-tout de génie, il est tour à tour illustrateur, photographe, auteur de vaudevilles et de pièces de théâtre, comédien, peintre, journaliste, magicien. Caricaturiste reconnu à la fin du XIXe siècle, élève d’André Gill, il flirte avec les mouvements qui influencent plus tard les surréalistes. Il fréquente les cabarets du Chat noir près de Pigalle et du Lapin Agile à Montmartre, et il est membre des groupes artistiques des Hydropathes d’Émile Goudeau, puis des Incohérents. Ses caricatures paraissent dans de très nombreux journaux (La Nouvelle Lune, Les Hommes d’aujourd’hui...). Du 23 décembre 1893 au 14 juillet 1894, il dessine les unes de La Libre Parole illustrée (no 24 au no 53), dont quelques-unes présentent un caractère antisémite. Il propose des jeux et des énigmes dans le supplément illustré Nos loisirs (1906).
Il fréquente de nombreux écrivains tels que Victor Hugo et Paul Verlaine. Il rencontre également des cinéastes comme Sacha Guitry et Georges Méliès.
Marié en 1881 avec Marie Louise Servat (1862-1891), il a une fille en 1883, qu’il prénomme Andrée, en hommage à André Gill : il organise une souscription pour soutenir son ami enfermé à l’asile de Charenton. Cette même année, il travaille au journal Le Masque avec le photographe Charles Gallot qui l’initie vraisemblablement au maniement du collodion humide, un an avant qu’il n’ouvre son atelier de photographe portraitiste, rue Saint-Laurent à Paris.
À partir de 1886, son épouse entretient une liaison avec Henry Gauthier-Villars, dit Willy (qui sera plus tard le mari de Colette) ; les deux amants ont un fils ensemble. Cet épisode provoque le second duel à l’épée de la vie d’Émile Cohl, le 25 octobre 1886, le premier duel l’ayant opposé à Jules Jouy en 1880.
Sa seconde épouse, Suzanne, fille d’Hippolyte Camille Delpy, peintre de l’école de Barbizon, élève de Camille Corot et Charles-François Daubigny, lui donne un fils, prénommé André. Sa femme Suzanne meurt en 1930.
Émile termine sa vie dans une grande pauvreté. En avril 1937, alors qu’il est penché sur sa table de travail, sa barbe prend feu sur la flamme d’une bougie avec laquelle il s’éclairait. Placé en observation à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière, son état de santé ne s’améliore pas durant les mois qui suivent. Il est transféré à l’hôpital Paul Brousse à Villejuif, où il mourra, le 20 janvier 1938, des suites d’une bronchopneumonie mal soignée.

Oeuvres

Théâtre