MIRECOURT (Charles Jean-Baptiste Jacquot, dit Eugène de)


MIRECOURT (Charles Jean-Baptiste Jacquot, dit Eugène de) 1812-1880

Mirecourt.jpg

 

Biographie

Destiné à la prêtrise, Mirecourt fut élevé au séminaire et préféra, lorsqu’il en sortit, suivre la carrière des lettres. Après avoir exercé quelque temps le métier de maître de pension à Chartres, il vint débuter à Paris dans les petits journaux, sous le nom de plume d’Eugène de Mirecourt.
Il avait publié quelques nouvelles lorsqu’il fit paraître avec Leupol un ouvrage en trois volumes, la Lorraine (Nancy, 1839-1840), qui donna à son nom une certaine notoriété. Ce fut alors qu’il entreprit de faire connaître les nombreuses collaborations dont s’était servi Alexandre Dumas dans la série de romans publiés sous ce nom, avec son pamphlet Fabrique de Romans : Maison Alexandre Dumas & Cie, fabrique de romans (1845), où il dénonce le fait que l’œuvre de Dumas était écrite par d’autres et contribue ainsi à faire connaître l’acception figurée du mot « nègre ». Ayant dans cet ouvrage tenu des propos injurieux, dévalorisants et volontairement racistes sur l’aspect, l’odeur, les mœurs et la nature de « nègre » d’Alexandre Dumas, ce dernier porta plainte et Eugène de Mirecourt fut condamné à six mois de prison et à une amende.
Il publia ensuite plusieurs romans, et fit avec Fournier un drame, Mme de Tencin, qui fut joué au Français. Sa brochure contre Alexandre Dumas lui avait inspiré l’idée de passer en revue, dans des publications analogues, toutes les célébrités de l’époque : en 1854, il commença la Galerie des contemporains, qui souleva contre lui toute la presse. Cette galerie, dans laquelle il couvre de ridicule plusieurs grandes réputations, eut un succès momentané, auquel ne nuisirent ni les disputes sans nombre, ni l’éclat des procès soulevés contre l’auteur par La Mennais, George Sand, Jules Janin, Pierre-Joseph Proudhon, Émile de Girardin, Louis Veuillot, Millaud, etc.
La Galerie des contemporains terminée en 1857, Mirecourt fonda alors le journal Les Contemporains, qui paraissait toutes les semaines et contenait dans chaque numéro un article biographique. Ce journal, dans lequel il donna pleine carrière à son humeur mordante, souleva d’aussi vives disputes et d’aussi nombreux procès dans lesquels les tribunaux se montrèrent toujours sévères à son égard. Après une série de condamnations, Les Contemporains tombèrent dans l’oubli.
Victor Hugo considérait qu’il possédait « un beau talent et un beau courage » avec un style « excellent et solide ». Théodore de Banville lui dédia, en 1846, un poème, le Mirecourt.
En 1853, il devient le promoteur du format « livre de poche ».
En 1872, il entra chez les Dominicains de Ploërmel, se fit prêtre, et fut envoyé enseigner à Port-au-Prince, en Haïti, où il est mort.
Il eut un fils, mort Lieutenant à Bourges en 8/1866, et deux filles. L’une religieuse, l’autre actrice sous le nom d’Hélène Therval, qui mourut à 32 ans en 1876.
Bien qu’elle soit riche de 80 romans et nouvelles, de 140 biographies et d’une vingtaine de pièces de théâtre, l’œuvre d’Eugène de Mirecourt est aujourd’hui largement méconnue.

Oeuvres

Théâtre