ALHOY (Maurice)


ALHOY (Maurice) 1802-1856

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Biographie

Sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, alors que « chaque jour voyait naître une feuille nouvelle » (E. de Mirecourt), Maurice Alhoy crée Le Philanthrope (1825), « journal consacré à la bienfaisance, à la morale et au bien public », Le Dandy, Le Pauvre Jacques (1829), le Journal des familles, la Gazette des enfants, le Moniteur des gourmands, L’Ours (1834), journal rédigé « par une société de bêtes ayant becs et ongles ». Il participe à la rédaction de plusieurs autres journaux, dont un « journal-vaudeville », La Foire aux idées (1849). Mais il restera surtout comme le créateur, avec Étienne Arago, du Figaro le 14 janvier 1826. Les débuts sont difficiles ; le journal est vendu deux mois plus tard à Auguste Le Poitevin de L’Égreville, puis à Victor Bohain qui reprend le flambeau.
À cette veine du journalisme, on peut rattacher une série d’ouvrages relevant à la fois du récit historique et de l’investigation journalistique, et portant sur les conditions de vie de populations marginalisées : Les bagnes : Rochefort (1830), Les bagnes : histoires, types, mœurs, mystères (1845), Les brigands et bandits célèbres (1845), Les prisons de Paris (avec Louis Lurine, 1846). Deux ans plus tard paraît sous sa direction une Biographie parlementaire des représentants du peuple à l’Assemblée nationale constituante de 1848, rédigée par une « société de publicistes et d’hommes de lettres », où l’on retrouve ses amis Étienne Arago et Louis Lurine. Avec d’autres écrivains et publicistes, il participe à des recueils de textes collectifs, dont Paris révolutionnaire, « foyer de lumières et d’insurrection » (6 vol., 1833-1834), Nouveau tableau de Paris au XIXe siècle (1834-1835) ainsi que Paris historique, pittoresque et anecdotique (Le Luxembourg, vol.7, 1855).

Il crée pour la scène de nombreuses pièces de théâtre (plus d’une quarantaine) dans le goût de l’époque : comédies-vaudevilles, drames, mélodrames, revues et scènes de variétés, écrites presque toujours en collaboration et qu’il signait de ses prénoms (Philadelphe ou Philadelphe-Maurice) ou sous divers pseudonymes (Depontchartrain ou de Pontchartrain, Saint-Gervais ou « l’[H]ermite du Luxembourg »). Quelques titres issus du répertoire en donneront une idée : L’agent de change ou Une fin de mois, drame en 3 actes imité de Beaumarchais (1825), La Vogue, vaudeville à grand spectacle (1825), Bergami et la reine d’Angleterre, drame en 5 actes (1833), Le Magasin pittoresque (1834), revue en 15 livraisons. On peut retrouver une partie de ces textes dans Le Magasin théâtral, « choix de pièces nouvelles jouées sur tous les théâtres de Paris de 1834 à 1839 » (25 tomes en 13 volumes).
Sa connaissance du monde de la scène et de ses protagonistes se traduit très tôt par la publication du Dictionnaire théâtral (selon le sous-titre « douze cent trente trois vérités sur les directeurs, régisseurs, acteurs, actrices et employés des divers théâtres »), écrit en collaboration avec Charles Jean Harel et Auguste Jal (1e éd. 1824) ; un an plus tard, il publie la Grande biographie dramatique, ou Silhouette des acteurs, actrices, chanteurs, cantatrices, danseurs, danseuses... (1825) qu’il signe de son pseudonyme L’Ermite du Luxembourg. L’article « Variétés » du Dictionnaire théâtral situe avec à-propos l’intérêt de cette forme de spectacle : « La situation la plus avantageuse, une salle charmante et un ensemble rare de talents variés ont peut-être moins fait encore pour la prospérité de ce théâtre que la licence et le ton des ouvrages dont son répertoire est uniformément composé ».

Parallèlement à son activité théâtrale, il rédige dans un registre comique ou humoristique qui ne nous éloigne guère de la scène des textes d’accompagnement pour albums illustrés : Les Cent et un Robert Macaire (avec Louis Huart, dessins de Daumier, 1839) et Le Musée pour rire, dessins par tous les caricaturistes de Paris (avec Louis Huart et Charles Philipon, 1839-1840). Il est aussi l’auteur de plusieurs Physiologies, alors très en vogue : celle du voyageur (ill. de Daumier et Ange-Louis Janet-Lange, 1841), de la lorette (ill. de Gavarni, 1841), du débardeur (ill. de Gavarni, 1842), du créancier et du débiteur (ill. de Janet-Lange, 1842).
On lui doit également Les Fleurs historiques (avec Jules Rostaing, 1852) et Les Mémoires de Bilboquet, recueillis par un bourgeois de Paris (avec Taxile Delord et Edmond Texier, 1854). En 1836, il avait fait paraître avec Jacques-Germain Chaudes-Aigues (intervenant sous le demi-pseudonyme de Jacques de Chaudesaigues) un roman intitulé Sous le froc, le chartreux inspiré par un séjour de plusieurs mois au couvent de la Grande Trappe.

Œuvres

Théâtre