ARÈNE (Emmanuel)


ARÈNE (Emmanuel) 1856-1908

 

Biographie

Né d’un père originaire du continent, il entreprend des études de droit à Aix puis monte à Paris en 1875. Il rentre comme rédacteur au XIXe siècle. En 1879, il est nommé chef du secrétariat particulier du ministre de l’intérieur. Conseiller général de la Corse, le gouvernement républicain allié au clan Casabianca lui, donne, à 24 ans, la mission d’extirper de l’île les dernières racines bonapartistes. Il s’intègre dans le système, met la main sur les rouages essentiels et grâce à l’Administration il dispense des faveurs : emplois, dérogations, crédits, de postes publics et privés, ouverture de routes.
Cette entreprise est menée à bien, Arène est élu conseiller général de la Corse (août 1880) en battant le député en place Charles Abbatucci dans le canton de Zicavo. N’ayant pas l’âge requis (25 ans) pour être élu, l’élection est annulée mais il est réélu contre le même Charles Abbatucci en mars 1881. En décembre de la même année, il est élu plus jeune député de France, il est président du conseil général en septembre 1888. Arène s’intègre dans le système, en contrôle les rouages essentiels et, avec l’appui de l’administration, dispense emplois publics et privés, dérogations, passe-droits, répartit les crédits, etc. (sa famille et ses alliés en sont les premiers bénéficiaires).
Les progrès enregistrés dans le domaine de l’instruction (une école, à quelques exceptions près, est ouverte dans chaque commune), des moyens de transport (réseaux ferré et routier), sont mis en avant par la presse d’obédience républicaine. Les préfets deviennent les personnages clefs de la vie politique locale et constituent le relais incontournable entre les autorités centrales et les autorités locales qui sont promues au rang d’agents actifs de la république, notamment en période électorale. Les bonapartistes se rallient à la république dès 1892 et, un temps écartés des affaires politiques locales, se retrouvent en position dominante, en 1908, après la mort d’Emmanuel Arène.
La chanson satirique à Emmanuel Arène, première grande figure du clan moderne et électoraliste reste d’actualité :"Cher Emmanuel Providentiel, homme honoré et vénéré j’attends de toi, un gros emploi, bien que je n’y voie pas plus que Pippolu. J’ai un garçon, fort polisson, qui vagabonde tout à la route que l’on procure une sinécure à ce méchant garnement. Fais le nommer comme conseiller". Emmanuel Arène a publié un recueil de nouvelles intitulé : Le Dernier Bandit en 1887.
Impliqué dans le scandale de Panama, la levée de son immunité parlementaire est demandée en 1892 ; il est finalement acquitté en février 1893. Il sera sénateur de la Corse de septembre 1904 à sa mort.
La Corse lui doit notamment la réalisation du chemin de fer. Pendant vingt-cinq ans, il est une des célébrités de Paris. Il écrit nouvelles et pièces de théâtre qui font rire et courir le tout Paris. Sa pièce satirique, Le Roi, qui malmène le monde politique, est au répertoire de la Comédie-Française. Il meurt, en pleine gloire, le 15 août 1908 en Savoie.

Œuvres

Théâtre

  • 1896 : Le Dernier bandit
  • 1903 : L’Adversaire (Comédie) avec Alfred Capus
  • 1907 : Paris-New York avec Francis de Croisset
  • 1908 : Le Roi avec Gaston-Arman de Caillavet et Robert de Flers