DE CHABRILLAN (Élisabeth-Céleste Venard, épouse De Chabrillan, Céleste)


DE CHABRILLAN (Élisabeth-Céleste Venard, épouse De Chabrillan, Céleste) 1824-1909

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Biographie

Négligée par sa mère, brutalisée par son beau-père, elle était tombée au ruisseau quand une prostituée de la cité la recueillit et l’hébergea. C’est dans la soirée du 26 septembre 1844, qu’elle reçut, en l’honneur du bombardement de Mogador, le nom sous lequel elle fut longtemps célèbre à Mabille et au Prado.
Dix ans plus tard, en 1854, Lionel de Moreton, comte de Chabrillan, petit fils du duc de Choiseul, l’épousait, au grand dam de toute sa famille, et l’emmenait à Melbourne, où il était consul. Mais la triste réputation de Céleste Mogador y avait précédé le couple ; les salons de la ville australienne lui furent fermés. Le comte de Chabrillan y mourut en 1858,  miné par le chagrin peut-être.
Rentrée en France, sa veuve sut, par un effort qui eût dû lui mériter le pardon, rester digne, dès lors, du grand nom qu’elle portait. Elle compléta courageusement une instruction rudimentaire et, menacée par la pauvreté, elle se mit à écrire pour se créer honnêtement des ressources. Elle publia des romans : les Voleurs d’or (1857) [1] ; Sapho (1858) ; Miss Powel (1859) ; Est-il fou? (1860) ; Un miracle à Vichy (1861).
Elle prit en 1865, la direction d’un théâtre, les Folies-Marigny, aux Champs-Élysées ; au bout d’un an, elle fut contrainte de renoncer à son exploitation, et ce fut un syndic de faillite qui liquida l’entreprise.
Reprenant la plume, elle donna, en 1865, les Mémoires d’une honnête fille.
Elle écrivit pour le théâtre de nombreuses pièces — vaudevilles, drames, comédies et opérettes — qui eurent des fortunes diverses.
Entre temps, elle avait encore écrit plusieurs romans : Les deux soeurs (1876) ; Ies forçats de l’Amour (1881). Ses souvenirs avaient paru en 1854 sous le titre Adieu au monde, Mémoires de Céleste Mogador. Saisis, ils furent réimprimés en 1858. L’auteur leur donna une suite en 1877 : Un deuil au bout du monde, où elle raconte son séjour en Australie et la mort de son mari. Après la représentation de son drame Pierre Pascal, à l’Ambigu, en 1885, elle cessa de produire et se retira dans une petite propriété d’Asnières, où elle vécut modestement d’abord, pauvrement ensuite, presque misérablement à la fin.
Malgré l’âge, les chagrins et les privations, son visage avait conservé les vestiges d’une beauté qui fut célèbre : Les traits étaient restés réguliers, les yeux expressifs ; elle avait de la dignité dans la démarche. Elle ne parlait jamais d’un passé qui lui avait valu une réputation jamais infamante et que 45 ans d’une vie sans reproche ne purent faire oublier.

Oeuvres

Théâtre

  • 1862 : En Australie ; Bonheur au vaincu
  • 1863 : Nédel (opérette) ; Querelle d’Allemand ; Militairement (opérette)
  • 1864 : En Garde ! (opérette) ; Les Voleurs d’or
  • 1865 : Un Homme compromis ; L’Amour de l’art ; Un Pierrot en cage (opérette)
  • 1868 : À la Bretonne (opérette)
  • 1869 : Les Crimes de la mer
  • 1870 : Les Revers de l’Amour ; L’Américaine
  • 1880 : M’am Nicol
  • 1883 : Entre deux balcons
  • 1885 : Pierre Pascal, un drame au Tréport
  • 1893 : Marie-Margotte
  • La Plaideuse