D’HERVILLY (Ernest Marie, Ernest)


D’HERVILLY (Ernest Marie, Ernest) 1839-1911

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Biographie

Fils d’un conducteur de travaux des Ponts et chaussées, Ernest d’Hervilly commence par travailler comme dessinateur pour la Compagnie des chemins de fer du Nord. Ensuite, jusqu’en 1865, il est agent des Ponts et chaussées comme piqueur dans le cadre des travaux urbains d’Haussmann à Paris. Il débute l’écriture vers 1861 dans Le Figaro, mais aussi dans des journaux et revues comme Diogène, Les Écoles de France, La Vie parisienne, Le Grand journal, Le Nain jaune, La Lune, Les Nouvelles, L’Artiste, Paris-Caprice, L’Image, La Revue des lettres et des arts, Le Masque, La Nouvelle Némésis, L’Éclipse, La Parodie, etc. Plusieurs de ces publications, où écrivent des opposants républicains, utilisent la satire ou la critique politique plus ou moins voilée et sont souvent rapidement interdites par le pouvoir impérial. D’où l’utilisation par Ernest d’Hervilly de pseudonymes tels L’Homme aux gros souliers, Bleu-blanc-rouge ou Le Cousin Jacques, ou encore celui, collectif, de Gil Blas.
Il publie un premier recueil de poésies en 1868, La Lanterne en vers de couleurs, allusion au journal républicain La Lanterne d’Henri Rochefort. Son style lui permet d’intégrer le groupe des Parnassiens. Plusieurs de ses textes figurent dans les deuxième (1871) et troisième (1876) volumes du Parnasse contemporain et aussi dans un autre ouvrage collectif Sonnets et eaux-fortes. Vers 1869, il intègre également la bande des Vilains Bonshommes qui regroupe essentiellement des artistes et des poètes. À ce titre, il figure sur le célèbre tableau Coin de table d’Henri Fantin-Latour, aux côtés, notamment, de Paul Verlaine, Arthur Rimbaud et Camille Pelletan.
Il aura toutefois une altercation avec Rimbaud, en 1871, qui lui lance « Ferme ton con, d’Hervilly », relatée par Rodolphe Darzens, premier biographe de Rimbaud.
En 1870, il fait la connaissance de Victor Hugo et devient un habitué de son cercle familial, ce qui explique en 1872 son entrée au journal Le Rappel où il tient pendant une dizaine d’années une rubrique sous le pseudonyme Un Passant. Dans les années qui suivent, il continue d’écrire pour plusieurs revues comme La Renaissance artistique et littéraire, La République des lettres, La Lune rousse, La Jeune France... auxquelles il fournit chroniques ou poèmes.
On le retrouve dans le portrait de groupe de Fantin-Latour Un coin de table. Il fait partie des cinq personnes assises, le deuxième à partir de la droite. Sans délaisser la presse, il s’oriente cependant de plus en plus vers l’écriture de romans, de tableaux de la vie parisienne et de récits ou contes, parfois picaresques ou d’anticipation, de plus en plus destinés à un public jeune. Il écrit également pour le théâtre, mais se spécialise dans les pièces courtes en un acte.
Ayant moins de succès au tournant du siècle, il cesse de publier et se retire dans sa maison de Champigny-sur-Marne.

Oeuvres

Théâtre