SOUVESTRE (Émile)


SOUVESTRE (Émile) 1806-1854

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Biographie

Dernier fils (sur cinq enfants) de Jean-Baptiste Souvestre, démocrate modéré, il passe son enfance sur les rivages marins à écouter les vieilles légendes racontées par les paysans et à rêver dans les livres aux aventures de pirates. Comme il manifeste certains dons, son père décide de l’envoyer à l’école Polytechnique. Mais, à la mort de ce dernier, en 1824, Émile s’inscrit en droit pour être avocat. Il se lie avec deux futurs écrivains, Édouard Turquetty et Évariste Boulay Paty. Les trois hommes vont écrire dans un journal local, le Lycée armoricain, qui publie nombre de poésies de Souvestre. Il monte ensuite à Paris, où il poursuit ses études mais écrit également une tragédie, Le Siège de Missolonghi, qui, malgré des appuis importants, ne sera pas jouée. En 1828, la mort de son frère, capitaine au long cours, le force à revenir à Morlaix auprès de sa famille. Là, pour faire vivre les siens, il se trouve un poste de commis en librairie chez Camille Mellinet, fondateur du Lycée armoricain. Puis il accepte de travailler à Nantes dans une école qui utilise une nouvelle technique pour apprendre à lire, la méthode pédagogique Jacotot. Celle-ci aura un certain succès et le met à l’abri du besoin. Ce qui ne l’empêche pas d’écrire et de publier, beaucoup, notamment Rêves poétiques. Le 20 avril 1830, il se marie avec une lointaine cousine, Cécile Ballot-Beaupré, dont il a un enfant ; mais sa femme et son fils meurent de maladie l’année suivante. En 1830 également, il participe activement à la révolution de Juillet. Mais le Lycée Armoricain, qui publiait nombre de ses œuvres, disparaît. Il fonde alors un journal, La Revue de l’Ouest, et une librairie, mais l’un comme l’autre durent peu. En mai 1832, il se remarie avec Angélique Anne Papot, écrivaine féministe sous le nom de Nanine Souvestre, avec laquelle il aura trois filles.
Lassé de son travail d’éducateur, il se transporte à Morlaix, puis Brest, où il devient rédacteur en chef du journal Le Finistère. Des problèmes de santé le poussent à s’enfoncer vers l’Est, et il échoue à Mulhouse, où il redevient enseignant. Mais sa santé ne s’améliorant pas, il décide finalement de se réinstaller en 1836 à Paris, où il va se consacrer exclusivement à la littérature. Tout d’abord Les Derniers Bretons, recueil de souvenirs sur sa région natale et qui le fait connaître d’un large public. Un abondant travail va suivre, avec des romans, des nouvelles, des pièces de théâtre, des essais et moult articles de journaux. Il devient parallèlement critique littéraire au Temps, puis au Siècle, avant de se consacrer entièrement à La Revue de Paris et la Revue des Deux Mondes. En 1848, il participe là encore fiévreusement à la Révolution qui amène la Deuxième République. Il se présente même à la députation dans le Finistère, mais battu, il abandonne ses prétentions, gardant au fond du cœur la République comme un idéal et non une réalité. Il publie en 1851 Un philosophe sous les toits, recueil de textes moraux parus dans Le Magasin pittoresque. Cet ouvrage, qui loue la famille et la patrie, eut du succès, contrairement à ses prévisions, et la presse le félicita « de mettre en honneur les vertus obscures, de relever l’autel des affections familiales ». Il reçoit par ailleurs le prix de l’Académie française pour ses Causeries historiques et littéraires en 1850. Au printemps 1853, il est invité par le gouvernement du canton de Neuchâtel à donner des leçons populaires : ce voyage en Suisse est un vrai plaisir. Mais sa santé défaillante le rattrape. Le 8 juillet 1854, à son domicile de Montmorency, il décède d’une hypertrophie du cœur, à 2 heures de l’après-midi. Il était âgé de 48 ans.

Oeuvres

Théâtre

  • 1829 : L’Auteur posthume
  • 1837 : Le Riche et le pauvre
  • 1838 : Henri Hamelin ; L’Interdiction
  • 1839 : La Maîtresse et la fiancée
  • 1840 : Aînée et cadette ;
  • 1841 : La Protectrice avec Brune
  • 1842 : L’oncle Baptiste
  • 1843 : Pierre Landais
  • 1844 : Une Parisienne avec Dubois-Davesnes
  • 1846 : Charlotte et Werther avec Eugène Bourgeois ; Le bonhomme Job ; Le Mousse ; Un Homme grave ; Les Deux Camusots
  • 1847 : Le Chirurgien-major ; Le Filleul de tout le monde ; Pour arriver
  • 1849 : Le Pasteur ou l’évangile et le foyer avec Eugène Bourgeois
  • 1850 : Le Lion et le moucheron avec Eugène Bourgeois ; Les Péchés de jeunesse ; Un Enfant de Paris
  • 1851 : Un Mystère ; Un Paysan d’aujourd’hui
  • Le Siège de Missolonghi ; La Mort civile, en collaboration avec Hippolyte Lucas ; Les Préventions