SÉJOUR (Jean-Baptiste Victor Marcou-Séjour ou Juan Victor Séjour Marcou et Ferrand, dit Victor)


SÉJOUR (Jean-Baptiste Victor Marcou-Séjour ou Juan Victor Séjour Marcou et Ferrand, dit Victor) 1817-1874

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Biographie

Séjour naît à La Nouvelle-Orléans d’un père libre haïtien et d’une mère libre afro-américaine. Ses parents sont fortunés et peuvent lui offrir une éducation dans une école privée. À 19 ans, il part pour Paris afin de continuer son éducation et de travailler. Il y rencontre des membres de l’élite littéraire parisienne, tel Cyrille Bissette, éditeur du journal La Revue des Colonies. Bisette publie en 1837 Le Mulâtre, la première œuvre de Séjour. Racontant l’histoire d’un esclave loyal se vengeant sur un maître cruel de la mort de sa femme, Le Mulâtre contient un réquisitoire contre l’esclavage au Nouveau Monde qui n’apparaîtra dans aucune des œuvres postérieures de Séjour.
Séjour se détourne alors du roman et compose une ode à Napoléon en 1841 et le drame en vers, Le juif de Séville, en 1844. Ce dernier fait sa réputation de dramaturge. Il continue en composant Richard III, un drame costumé inspiré de Shakespeare à propos de Richard III d’Angleterre, qui devient son œuvre la plus appréciée.
Écrit en français, Le Mulâtre a un effet limité sur la littérature américaine et n’est même pas traduit en anglais avant la fin du XXe siècle. Toutefois sa condamnation de l’esclavage est annonciatrice des œuvres des écrivains afro-américains postérieurs tels Frederick Douglass et William Wells Brown.
En 1859, il publie une pièce de théâtre intitulée La Tireuse de cartes, inspirée de l’affaire Mortara (kidnapping d’un enfant juif par les autorités pontificales pour être élevé dans la foi chrétienne), où il utilise des notions d’émancipation en termes religieux et raciaux, reliant le sort des Noirs en Amérique à celle des Juifs en Europe et aux plus grandes batailles pour la liberté et la nation qui progressaient à travers le continent.
Ses pièces sont critiquées dans le journal « Le Temps » d’avril 1862, qui évoque également la censure que l’auteur a subie.
Cependant, vers la fin de sa vie, les pièces de Séjour tombèrent en défaveur, ce qui eut un effet sur son statut d’écrivain.

Oeuvres

Théâtre

  • 1844 : Diégarias (Le Juif de Séville)
  • 1849 : La Chute de Séjan
  • 1851 : Les Grands Vassaux
  • 1852 : Richard III
  • 1854 : L’Argent du Diable avec Adolphe Jaime
  • 1855 : Les Noces vénitiennes
  • 1856 : Le Fils de la nuit
  • 1857 : André Gérard
  • 1858 : Le Martyre du cœur
  • 1860 : La Tireuse de cartes ; Les Aventuriers ; Compère Guillery
  • 1861 : Les Massacres de la Syrie ; Les Mystères du Temple
  • 1862 : Les Volontaires de 1814
  • 1864 : Le Fils de Charles Quint ; Le Marquis Caporal
  • 1865 : Les Enfants de la louve avec Théodore Barrière
  • 1869 : La Madone des roses
  • Le Paletot blanc