STICOTTI (Antoine Jean)
STICOTTI (Antoine Jean) 1715-1772
Biographie
Fils de l’acteur Fabio Sticotti et de la cantatrice Ursule Astori, il arrive à Paris avec ses parents en 1716, quand ceux-ci sont engagés au Théâtre-Italien. Il débute comme acteur dans ce théâtre en 1729 et y joue les rôles de Lélio puis de Pierrot et de Pantalon. Il épouse le 13 août Marie Claude Duflos.
Il joue au Théâtre-Italien jusqu’en 1759, date à laquelle il quitte Paris pour passer au service du roi Frédéric II de Prusse.
Sticotti écrit des comédies pour le Théâtre-Italien. Il s’agit souvent de parodies de pièces récentes ou qui ont fait l’objet de reprises récentes : ainsi en 1759 Mérope travestie est une parodie de la tragédie Mérope de Voltaire qui a fait l’objet d’une reprise réussie de au cours de la saison 1758-1759 ; Amadis en 1760 est une parodie de l’Amadis de Lully créé en janvier 1684 et qui venait d’être repris en 1759 à l’Académie royale de musique. Il écrit aussi pour d’autres théâtres parisiens : en janvier-février 1744 son Arlequin Roland, parodie de l’opéra Roland de Lully, est à l’affiche du Théâtre de l’Hôtel de Bourgogne4. Il écrit également des pièces de circonstance.
Une partie de son œuvre théâtrale est écrite en collaboration, notamment avec François-Charles Panard ou l’abbé Morambert (Antoine Jacques Labbet, 1721-17..)
Antoine-Fabio Sticotti publie en 1769 (avec une seconde édition en 1770) Garrick ou Les acteurs anglais, ouvrage qui a joué un rôle dans la genèse du Paradoxe sur le comédien de Diderot.
Sticotti a également publié deux dictionnaires. En 1769 il rédige avec l’abbé Antoine Sabatier de Castres un Dictionnaire des passions, des vertus, et des vices, ou Recueil des meilleurs morceaux de morale pratique, tirés des auteurs anciens et modernes, étrangers et nationaux en deux volumes, qui se veut une riposte aux dictionnaires philosophiques des Lumières : l’ouvrage attaque le libertinage, le matérialisme, l’obscénité, dont la responsabilité est imputée aux écrivains philosophes. Son Dictionnaire des gens du monde, historique, littéraire, critique, moral, physique, en cinq volumes, est publié l’année suivante sans nom d’auteur. C’est un ouvrage de culture générale, qui propose en ordre alphabétique les sujets les plus divers ((élasticité de l’air, art de la coiffure, grammaire, politique internationale, crédit, sorcellerie, immatérialité de l’âme, infidélité, jeux de cartes, comédiens ...). Sticotti traite chaque sujet sous forme de dialogues ou de monologues rédigés dans un style théâtral et un florilège d’extraits de divers auteurs (avec une prédilection pour ceux des XVIIe et XVIIIe siècles).
Œuvres
Théâtre
- 1738 : Cybelle amoureuse (Parodie)
- 1744 : Roland (Parodie) avec François-Charles Panard ; Les Fêtes sincères (Comédie) avec François-Charles Panard
- 1745 : L’Impromptu des acteurs (Comédie) avec François-Charles Panard ; Les Ennuis de Thalie (Comédie) avec François-Charles Panard
- 1747 : Les Tableaux (Comédie) avec François-Charles Panard
- 1753 : Arlequin couronné par Colombine (Parodie)
- 1759 : Mérope travestie (Pièce) ; Le Carnaval d’été ou le bal aux boulevards (Parodie) avec l’abbé de Morambert ; Les Événements de la chasse (Comédie) avec l’abbé de Morambert ; Amadis (Parodie) avec l’abbé de Morambert et J. de Lagrange
- 1760 : Alzaïde (Tragédie) ; Barbacole ou le manuscrit volé (Opéra-comique) avec l’abbé de Morambert et J. de Lagrange
- 1763 : L’Amour capitaine (Fête)
- 1764 : Le Sauvage hors de condition (Tragédie allégorico-barbaresque)