SAINT-GRANIER (Jean Adolphe Alfred de Granier de Cassagnac, dit)


SAINT-GRANIER (Jean Adolphe Alfred de Granier de Cassagnac, dit) 1890-1976

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Biographie

Il appartient à une famille de la noblesse gasconne dont sont issus un grand nombre de journalistes et députés. Sa prime enfance se passe dans un cadre aisé qui le met à l’abri du besoin, mais la mort prématurée de son père en 1897 l’oblige à quitter avec sa mère ce milieu privilégié : ils abandonnent tous deux la maison cossue qu’ils occupaient au bois de Boulogne pour aller s’installer rue de Liège à Paris. Saint-Granier fait alors ses études au lycée Condorcet où il rencontre Jean Cocteau et Alexandre Stavisky. En 1907, la mort de sa mère également l’oblige à interrompre ses études.
Grâce à l’aide de sa famille, Saint-Granier devient alors agent de change. Durant cette période il fréquente assidûment le milieu montmartrois. Il va souvent écouter Yvette Guilbert, Harry Fragson ou Damia.
Par cette fréquentation des cabarets montmartrois, il se forgera une culture satirique qui lui permettra d’écrire dans Le Charivari, l’Indiscret, Bravo, ou dans des journaux tels que Le Matin et Le Journal, où il rédige des chroniques sur la vie artistique parisienne. Jusqu’à la fin de sa vie il se considérera comme journaliste.
En 1913, il se lance sur la scène du cabaret Le Porc-Épic pour chanter des textes de sa création, son statut de journaliste le poussant à choisir des thèmes ayant trait à l’actualité. En 1914, il écrit en collaboration avec Yves Merall sa première revue, Tais toi, c’est fou !, qu’il donne dans la salle de spectacle Le Little Palace. En 1916, il ouvre le cabaret Le Perchoir puis en 1918 le théâtre de la Potinière. Entre 1921 et 1928, il s’installe au Casino de Paris où il débute avec Maurice Chevalier en montant six revues : Dans un fauteuil (1921), Paris en l’air (1922), En douce (1923), On dit ça... (1924), Bonjour Paris (1926) et Tout Paris (1928). Le public reprendra certains de ses refrains, tels que Billet doux, C’est jeune et ça n’sait pas, popularisé par Maurice Chevalier, Yo t’aime yo t’adore, Marquita et enfin Ramona repris par plusieurs interprètes et toujours aussi célèbre de nos jours chez les amateurs de chansons françaises, à un point tel qu’il y sera associé toute sa vie contre son gré. Parallèlement à ces différentes activités, il continue à chanter et à se produire dans des cabarets comme Le Grillon, le Moulin de la chanson, le Caveau de la République, passe en exclusivité à La Pie qui chante. Il chante aussi dans ses propres revues, auxquelles collaborent Albert Willemetz, Rip ou Jacques Charles. Son succès lui vaut le surnom moqueur de « demi-mondain » en raison de ses origines et de ses fréquentations huppées. Son sourire séducteur lui vaut aussi celui de « Singe Granier ».
À partir de 1930, il étend ses activités au cinéma et devient directeur de Paramount Pictures pour la France de 1930 à 1932. Vient ensuite la radio où il fait ses débuts en 1930 pour devenir sept ans plus tard producteur à Radio-Cité, célèbre station de radio des années 1930, pour laquelle il produit avec Jacques Canetti le premier radio-crochet. Après la guerre, il continue dans la veine des radio-crochets avec On chante dans mon quartier (1945) dont l’indicatif est une chanson de Francis Blanche, Ploum ploum tralala. Dans les années 1950, il anime une émission de télévision, La Joie de vivre, dont le succès renouvelle les quolibets contre lui : on l’appelle « le marquis » ou « Saint Ploum-ploum ». C’est à cette période qu’il décide de prendre du recul, ne conservant que l’émission La Minute du bon sens (rebaptisée ultérieurement La Minute de Saint-Granier) pour garder le contact avec le public.

Œuvres

Théâtre