AYCARD (Marie)


AYCARD (Marie) 1794-1859

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Biographie

Il fait ses études au lycée Thiers de Marseille. Avec un groupe d’amis poètes, dont plusieurs sont réunis par la franc-maçonnerie locale (loge la Française de Saint-Louis), il fonde le Cercle académique de Marseille et publie des poésies dans la revue du groupe, L’Alcyon (1821, 6 numéros mensuels), et dans un recueil, Les Roses provençales (1824, publié par un ancien du Cercle académique), avant d’aller se fixer à Paris en 1822, où il contribue par des nouvelles et des articles sur le théâtre à différents journaux : Le Constitutionnel des dames, La Pandore, La Lorgnette, Le Pilote. En 1822 (mais publié en 1823), il traduit de l’espagnol les comédies de Manuel Eduardo de Gorostiza pour le Répertoire des théâtres étrangers. Il publie ensuite ses premiers romans (Dina, 1824 et Flora, 1825) et des Ballades et chants populaires de la Provence (1826), avant plusieurs années d’inactivité. En 1829, il débute au théâtre et reprend la publication de romans populaires pour cabinets de lecture (le Sire de Moret, 1829, Marie de Mancini, 1830, etc.) jusqu’en 1837, seul ou en collaboration avec Auguste Ricard dont il est très proche. Il contribue de façon anonyme (avec d’autres) à plusieurs romans de ce dernier. À partir de 1837, il commence à fournir des feuilletons littéraires au Temps (sous divers pseudonymes, dont Marc Perrin) puis (1838) au Courrier français (sous son nom), et d’abord des « feuilletons-nouvelles » complets en une seule parution. Dans Le Courrier français, il forme un trio d’auteurs à succès avec Eugène Guinot et Louis Lurine, jusque fin 1842. Grâce à ce journal et à ces feuilletons, il acquiert une certaine notoriété et adhère à la Société des Gens de Lettres (SDGL) dès sa fondation en 1838. Il continue d’écrire en collaboration quelques pièces de théâtre.
Son prénom le fait souvent prendre pour une femme. Néanmoins, écrit Charles Monselet, « M. Marie Aycard est trapu, barbu et Marseillais ; deux prunelles malicieuses étincellent sous ses lunettes ; il a l’organe impétueux et sonore ; il porte une grosse canne. » En 1852, Nadar brosse ainsi son portrait dans le Journal pour rire : « Encore un Marseillais, le feuilleton fait chair, j’entends le feuilleton-type, la petite nouvelle, en un numéro, fraîche, légère et court vêtue, sentimentale parfois, quand elle n’est pas tout bonnement spirituelle, telle en un mot que l’ancien Courrier français l’avait créée : j’ai nommé Marie Aycard, et je ne suis pas fâché que ce visage barbu et enlunetté vienne par mes soins donner démenti à plus d’un commis voyageur qui s’est vanté à table d’hôte de ses relations avec la célèbre Marie Aycard. M. Aycard a à peu près abandonné aujourd’hui le feuilleton pour le vaudeville : ce n’est pas les théâtres qui y perdent... »
Ses nouvelles ont été redécouvertes et rééditées à partir de 2003 par la revue Le Rocambole. Une thèse a été consacrée à cet écrivain-journaliste en 2015, où on défend l’idée que le roman-feuilleton a été précédé, au rez-de-chaussée des quotidiens, à partir de 1836, par une multitude de « feuilletons-nouvelles » (eux-mêmes issus du feuilleton de « variété »), dont Marie Aycard fut un des représentants les plus assidus de 1837 à 1842, avec plusieurs centaines de récits, notamment dans le journal quotidien Le Courrier français, qui en fait, à bien des égards, un précurseur du récit policier et criminel en France (Les Deux voleurs, La Fouine, etc.). Un des caractères les plus extraordinaires des feuilletons-nouvelles de Marie Aycard est leur ‘viralité’ médiatique : certains de ces contes très courts sont énormément reproduits dans la presse régionale, francophone ou traduits en de nombreux pays et langues. Un conte (ou feuilleton-nouvelle) comme Les Pommes de calville (1840) est réimprimé dans plus de cent journaux dans le monde entier jusque dans les années 1890.

Œuvres

Théâtre

  • 1829 : Paul Morin avec Étienne Arago
  • 1832 : Mademoiselle Aïssé (Comédie-vaudeville) avec Emmanuel Arago
  • 1833 : Un Pont-Neuf (Comédie-vaudeville) avec Emmanuel Arago
  • 1834 : Un Antécédent (Comédie-vaudeville) avec Emmanuel Arago
  • 1839 : Mademoiselle Desgarcins ou la troisième représentation d’Othello avec Louis-Émile Vanderburch
  • 1847 : Le Premier malade avec Louis-Émile Vanderburch