PONSON DU TERRAIL (Pierre Alexis de)


PONSON DU TERRAIL (Pierre Alexis de) 1829-1871

Ponson du Terrail.jpg

 

Biographie

Sa famille le destine à la Marine. Mais son inaptitude aux mathématiques et... à toute espèce d’études, met fin à ce projet. À l’automne 1847, il se rend à Paris avec des ambitions littéraires. Aujourd’hui encore, il reste, sur les débuts de feuilletoniste, des zones d’ombre et nombre de contradictions. Il en est ainsi, par exemple, de sa participation, ou non, à la Garde nationale mise en place en 1848, des différents journaux auxquels il a collaboré. Les articles de l’époque, sauf les éditoriaux, n’étaient pas signés. Il semble, cependant, qu’il ait été, rapidement, un collaborateur régulier de L’Étoile, un journal antirépublicain.
Son premier texte, identifié, est La Vraie Icarie, une nouvelle en quatre épisodes dans L’Opinion publique, en mars 1849. Il place, parallèlement à son activité de journaliste, quelques nouvelles dans différents journaux.
C’est en mai 1851 que parait sa première œuvre d’importance, Les Coulisses du monde, un grand roman en trois parties, dans le Journal des Faits. Dès lors, il captive son public et ne cesse de fournir en feuilletons, nombre de journaux comme La Patrie, L’Opinion nationale, Le Petit journal, La Petite presse... soit successivement, soit ensemble. Ponson du Terrail écrit alors trente à quarante romans par an. Mais, contrairement à nombre de ses confrères, on ne lui connaît ni secrétaire ni assistant - sauf pour l’adaptation de deux de ses drames en pièce de théâtre. En 1865, il écrit, simultanément, cinq feuilletons pour cinq journaux différents.
Sa journée de travail commence vers quatre ou cinq heures du matin. Il rédige jusqu’à dix heures les deux, trois ou quatre textes qui doivent paraître le lendemain. Puis, il part alors déjeuner, se promener, faire du sport, rencontrer ses amis...
En 1861, il lance son propre journal, Les Coulisses du monde, qui parait jusqu’en 1865.
Ce qui lui apportera la postérité commence avec L’Héritage mystérieux, le premier volet des Drames de Paris qui parait dans La Patrie du 30 janvier 1857. Ponson du Terrail souhaite profiter du succès des Mystères de Paris d’Eugène Sue. Mais, c’est le début : "... d’une histoire étrange, folle, cent fois invraisemblable d’un garnement de Paris." Prévue en quelques épisodes, cette saga sans fin, connue sous le titre générique de Rocambole, ne s’arrête que le 18 juillet 1870... pour cause de guerre. Dans L’Héritage mystérieux, un orphelin de douze ans apparaît au milieu du récit : Joseph Fipart alias Rocambole, terme qui signifie faribole et désigne également une variété d’ail. Petit truand, Joseph va devenir peu à peu le personnage central du feuilleton : d’abord voleur associé au club des Valets de cœur de sir Williams, purifié par son passage au bagne et devenu redresseur de torts, mort puis rétabli dans La Résurrection de Rocambole sous la pression des lecteurs et du directeur de La Patrie, Rocambole incarne le personnage de l’aventurier sans scrupules, une habile décalque de Vautrin.
Parallèlement à Rocambole, Ponson du Terrail écrit de nombreux romans campagnards dont l’intrigue se déroule dans l’Orléanais et la Sologne, car en juin 1860, il épouse la fille d’un châtelain du Loiret. Celle-ci possède une jolie propriété à Dennery, sur le canal d’Orléans. Il dépeint, ainsi, toute une galerie de portraits ruraux. Le plus remarquable étant Le Chambrion (1865).
Il développe, dans son œuvre, un volet de romans empreint d’une atmosphère fantastique où il plante des intrigues avec des fantômes, comme L’Héritage d’un comédien (1868), des vampires dans La Baronne trépassée (1852). Il utilise l’immortalité dans L’Auberge de la rue des Enfants-Rouges (1867), l’élixir de jouvence, les créatures surnaturelles, le diable...
Sa méthode de travail le conduit à écrire des contradictions, à ressusciter des morts, à imaginer les aventures les plus extravagantes. Mais malgré les invraisemblances, dont il était le premier à rire, Ponson du Terrail est lu avec beaucoup d’intérêt. La parution d’un de ses feuilletons est synonyme, pour le journal, d’une augmentation significative des tirages.
En 1870, la guerre est déclarée entre la France et la Prusse. Le sort des armes devient très vite critique. Ponson du Terrail quitte Paris pour Orléans où il recrute une compagnie de francs-tireurs. Devant l’avancée de l’ennemi, il recule jusqu’à Tours, puis se réfugie à Bordeaux. Après l’armistice, il pense revenir à Auteuil où il s’est fait construire une superbe villa, quand éclate La Commune. Il reste à Bordeaux. Est-ce en fréquentant les marins sur le port, en buvant du tafia qu’il contracte la variole qui sévit en épidémie ? Cette maladie lui est fatale.

Oeuvres

Théâtre