Le Pain dur (Paul CLAUDEL)

Drame en trois actes.

Écrit en 1913 et représenté pour la première fois, en Suisse, en 1941, et à Paris, sur le Théâtre de l’Atelier, le 11 septembre 1949.

           

Personnages

 

TURELURE

SICHEL

LUMÎR

LOUIS

MORDEFROID

ALI HABENICHTS

 

Résumé

 

Le Pain dur est la « suite » de L’Otage, vingt ans après, sous le règne de Louis-Philippe. Comblé d’honneurs après avoir servi tous les régimes, Turelure, âgé, vit avec sa maîtresse, Sichel, une juive qu’il tyrannise. Survient le fils qui lui est né de Sygne de Coûfontaine et dont on célébrait le baptême à la fin de L’Otage. Officier lors de la conquête de l’Algérie, Louis a contracté des dettes, à la fois financières et affectives, envers une jeune polonaise, Lumîr, qui tient à récupérer cet argent pour contribuer à la libération de sa patrie asservie par les puissances étrangères. L’intrigue est ordonnée autour de ce magot de dix mille francs que Turelure détient sur lui et que convoitent également Louis et Lumîr, de concert avec Sichel, tous trois ligués contre le vieil homme qui les défie en croyant les tenir en son pouvoir et qui n’est pas, malgré son âge, insensible au charme de Lumîr. Au cours d’une violente altercation entre Louis et Turelure, qui refuse de donner l’argent, Louis, à bout d’arguments, tire deux coups de pistolets sur son père. Les deux coups ratent, mais Turelure meurt de peur et d’émotion. Louis, plus ou moins involontairement parricide, hérite donc des biens de son père et rend l’argent qu’il doit à Lumîr, en lui proposant de l’emmener avec lui en Algérie. Mais celle-ci, bien qu’elle aime Louis, choisit de revenir dans sa patrie pour servir sans espoir la cause de ses compatriotes. Louis propose alors cyniquement à Sichel de l’épouser pour effacer ses dettes. Ainsi se conclut, bon gré mal gré, entre deux familles et deux religions, une alliance d’intérêts, tandis que la statue du Christ que Sygne de CoûfontaIne avait sauvée dans L’Otage est symboliquement vendue à vil prix.