Splendid’s (Jean GENET)

Pièce en deux actes, publiée en 1993.

Représentée pour la première fois, à Nanterre, sur le Théâtre des Amandiers, le 24 février 1995.

 

Personnages

 

JEAN, dit JOHNNY

PIERROT

RAFALE

RITON

LE POLICIER

BOB

BRAVO

SCOTT

LA RADIO

UNE VOIX OFF

 

Résumé

 

Au cœur de la nuit, dans un hôtel de luxe quelque part dans un pays arabe, sept voyous de divers horizons ont pris en otage une riche américaine. Depuis quatre jours, ils sont assiégés par les forces de l’ordre et un policier a réussi la veille à pénétrer dans le palace. Ce que la police et les médias ignorent, c’est qu’à l’intérieur de ce huis clos, l’américaine a été étranglée par un homme de la bande et que le policier infiltré a retourné sa veste et est passé du côté des malfaiteurs. L’otage morte, sans eau ni alcool, à court de munitions : la situation semble sans issue. Pour retarder l’assaut des policiers, il leur faut faire croire à l’extérieur que la jeune fille est toujours vivante. Le chef de gang revêt la robe de bal de l’héritière et défile au balcon de l’immeuble. L’extrême de la situation est propice à toutes les transgressions. La révolte explose, il n’y a plus de limites, ni de hiérarchie. Anarchie, désir débridé, férocité sans garde-fou. Jamais le pouvoir et le désir trempés de sang n’auront été à ce point mêlés et célébrés. On se déguise, se révulse, se retourne comme un gant, comme une paupière. On passe de la mitraillette à l’éventail, du mort au vif, d’un camp à l’autre. Toute la pièce est un tissu de ratages et de conflits internes. Elle résonne comme une entreprise de démolition dans la mythologie de Genet : trop médiocres ou simplement trop humains pour devenir des héros du crime ou de la trahison, jamais les personnages ne sont réellement à la hauteur des figures qu’ils ont travaillées à être.