Les Euménides (Paul CLAUDEL)

Tragédie traduite d’après Eschyle.

Écrite en 1920.

 

Résumé

 

Après une longue errance, Oreste, toujours poursuivi par les Érinyes, arrive au sanctuaire d’Apollon à Delphes pour se purifier de son crime. Mais les Érinyes ne le lâchent pas. Apollon tente d’intercéder défendant « le meurtrier d’une femme qui a égorgé son mari », contre les Érinyes qui proclament « Le sang qu’elle a versé de sa main n’était pas celui de sa propre race », mais, très vite, Apollon l’emporte contre les furies et l’entretien tourne court. Apollon conseille à Oreste de se présenter au temple d’Athéna à Athènes. Celle-ci obtient que les Érinyes lui confient l’affaire, instaure un tribunal pour juger Oreste et annonce qu’en cas d’égalité des voix du jury, elle lui offrira sa voix. Le tribunal athénien (l’Aréopage) donne une sentence égale. Oreste est libéré. Athéna apaise la colère des Érinyes déboutées en les instituant « Semnai » (les Vénérables), ou Euménides, déesses bienveillantes d’Athènes. Le dieu Apollon déclare la nouvelle loi, la loi patriarcale : « Ce n’est pas la mère qui engendre celui qu’on nomme son fils ; elle n’est que la nourrice du germe récent. C’est celui qui agit qui engendre. La mère reçoit ce germe, et elle le conserve, s’il plaît aux dieux. Voici la preuve de mes paroles : on peut être père sans qu’il y ait de mère. La fille de Zeus Olympien m’en est ici témoin. Elle n’a point été nourrie dans les ténèbres de la matrice, » et les Érinyes, gardiennes de la loi matriarcale, sont dégradées à des simples pleureuses.