GUÉROULT (Constant)


GUÉROULT (Constant) 1811-1882

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Biographie

Fils d’Élie Théodore Guéroult, émouleur de forces, et de Marie Catherine Françoise Lebailly, mariés le 24 floréal de l’An V (13 mai 1797) à Elbeuf, Constant François Guéroult naquit dans cette ville le 27 février 1811, au 17 de la rue Poulain.
Il avait 7 ans lorsque sa mère décéda le 14 janvier 1818. Son père ne se remaria pas et éleva seul ses enfants. Destinant son fils au commerce, il l’envoya très jeune à Paris, mais décéda en 1833 avant que celui-ci ne trouve sa voie. Car Constant se lassa vite des études et préféra fréquenter les cafés littéraires qui foisonnaient à l’époque.
À Paris, il se familiarise avec les nouveaux romans et les pièces de théâtre. Il débute de bonne heure dans la carrière des lettres par la poésie, avec l’espoir de détrôner Lamartine et Victor Hugo, mais lorsqu’il s’aperçoit que ce sera long, il renonce à ce genre. Sans que l’on sache exactement à la suite de quelles circonstances, il se retrouve en Belgique, où un journal de Bruxelles accueille favorablement quelques-unes de ses nouvelles. Il entame ainsi une carrière de feuilletoniste. Enhardi par ce premier succès, il revient à Paris en 1844.
Il publia, dans La Patrie, sa première nouvelle, qui fut accueillie par Édouard Lemoine, alors rédacteur de ce journal, avec plus de complaisance que d’enthousiasme. À celle-là succédèrent beaucoup d’autres qui eurent une grande popularité.
En effet, son talent s’affermit à mesure qu’il gagne en souplesse et en variété. Il devient rapidement l’un des écrivains populaires les plus lus. Ses romans, très recherchés des éditeurs, sont à chaque fois insérés sous forme de feuilletons dans divers journaux avant d’être publiés : La Flandre illustrée, La Gazette de France, Le Petit Journal, Le Voleur illustré, La Revue de Paris, publication dirigée par Maxime Du Camp, Laurent-Pichat et Louis Ulbach, trois écrivains qui accueillaient tout, lisaient tout et jugeaient l’œuvre sans s’inquiéter du nom. Il collabore également à de nombreux autres journaux, tels Le Courrier de Paris, La Mode Nouvelle, La Patrie, Le Pays, Le Petit Journal etc.
Au Petit Rouennais, il livre aussi La Bijouterie de la rue Grand-Pont et Le Drame de la Fougeraie.
Il ne cesse d’écrire et son inspiration semble inépuisable. Il a une plume facile, mais non dénuée de précision et de talent. De 1850 à sa mort, les romans se succèdent, au rythme d’au moins un ouvrage par an. Peut-être se souvenait-il du conseil de l’un de ses mentors qui lui avait dit : « Mon cher, débuter n’est rien, c’est durez qui est quelque chose. Continuez. » Mais quand j’aurai fait un roman, deux romans, trois romans ? « Vous en ferez trois autres (...) C’est ça la littérature d’à présent. » Guéroult s’est essayé à tous les genres : drame, vaudeville, roman, nouvelle, chronique, poésie, feuilleton dramatique, voire paroles de romances. Il travailla notamment à de nombreuses reprises avec le compositeur Luigi Bordèse.
Il lui est arrivé, comme à quelques-uns de ses confrères, d’avoir produit, dans l’espace de trois semaines, des romans en quatre volumes, mais il y renonça bien vite, déclarant que c’était là un tour de force aussi facile que misérable, et revint à sa méthode première : étudier le cœur humain sur le vif, en sentir les palpitations et les traduire avec sincérité.
En même temps, il écrit pour le théâtre. Il fait représenter Chabert le Balafré, écrit avec Jacques Arago, en 1845 et avec Paul de Kock Le cauchemar de son propriétaire (1849). Constant Guéroult se lie aussi d’amitié avec Molé-Gentilhomme. Outre une certaine quantité de romans (voir la bibliographie), les deux écrivains écrivent ensemble quelques pièces qui n’ont certes pas révolutionné le théâtre : Pomponnette et Pompadour (1850), Le cousin Pamphile (1850), Berthe la Flamande, drame en cinq actes (1854) et La comtesse de Noailles, drame en cinq actes (1856). La troisième est un bel exemple des transformations que peut subir une idée dramatique avant d’arriver à la rampe : à l’origine, un drame dont le héros, capitaine d’aventures à la longue rapière, avait été taillé pour Mélingue. Les deux collaborateurs, ne pouvant en venir à bout, le portèrent à Goubaux, qui leur dit, après l’avoir lu : « Il y a beaucoup à changer ». Molé et Guéroult se mirent alors au travail avec ardeur, et, de modification en modification, le fier capitaine devint une excellente mère de famille, dans le drame qui s’appela finalement Berthe la Flamande. Le rôle principal fut joué par Émilie Guyon, dont le talent valut à la pièce un grand succès. La mort précoce et tragique de Molé-Gentilhomme, lors de la première de la Comtesse de Noailles, put seule mettre fin à une collaboration à laquelle une parfaite concordance d’humeur et de caractère faisait trouver un grand charme aux deux écrivains. Constant Guéroult écrivit encore un autre drame en cinq actes, Théodoros, en 1868. Au total, il a fourni des pièces mises à la scène sur les théâtres de La Porte-Saint-Martin, de l’Ambigu Comique, des Variétés, des Folies-Dramatiques et des Délassements-Comiques.

Oeuvres

Théâtre

  • 1849 : Le Cauchemar de son propriétaire avec Paul de Kock
  • 1850 : Pomponette et Pompadour avec Molé-Gentilhomme
  • 1852 : Berthe la Flamande avec Molé-Gentilhomme et Prosper Goubaux
  • 1853 : Roquevert l’arquebusier avec Molé-Gentilhomme
  • 1856 : La Comtesse de Novailles avec Molé-Gentilhomme