Franches lippées (Tristan BERNARD)

Comédie en un acte.

Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre du Champ-de-Foire, le 6 mars 1898.

 

Personnages

 

LÉMU

LECHAPEAU

LE GARÇON DE CAFÉ

MADAME LÉMU

MADAME LECHAPEAU

LA CAISSIÈRE

FRANCHES LIPPÉES

 

La scène se passe à Paris, dans un Café du Théâtre.

 

Le comptoir, à droite, premier plan. À droite, deuxième plan, la porte du lavabo. La devanture du café au fond, avec la porte d’entrée à gauche. Au premier plan, sur la gauche, une table de quatre couverts. Une autre table, entre cette table et le comptoir. D’autres tables sont placées au fond contre la devanture. Des portemanteaux entre la devanture et la porte du lavabo.

 

 

Scène première

 

LA CAISSIÈRE, LE GARÇON

 

On entend le bruit assez prolongé d’une sonnerie électrique.

LE GARÇON, quand la sonnerie a cessé.

Voilà la sortie du théâtre. Encore près d’une heure à poiroter ! S’il n’y a plus personne à une heure, on boucle, n’est-ce pas ? Même si le gérant s’amène, il n’a rien à dire.

LA CAISSIÈRE.

Oui, mais s’il vient du monde comme l’autre soir, et qu’on soit obligé d’attendre les deux heures.

LE GARÇON.

Oh ! moi je n’y suis plus. Vous, vous en parlez à votre aise. Vous demeurez tout près d’ici. Moi, il faut que je me trotte derrière la Butte. À c’t’heure ici tous les omnibus sont au pieu. Des fois je trouve un fiacre qui va remiser de ce côté-là, et qui m’emmène pour un verre.

LA CAISSIÈRE.

Moi, j’aime autant rester ici une heure de plus, et que le gérant ne fasse pas la gueule. C’est honteux la recette qu’on fait ce soir.

LE GARÇON.

Et la recette qu’on va faire maintenant ! Drôle d’idée de donner à souper ! Est-ce que c’est des vies et des existences pour un Café du Théâtre ? Dès l’instant qu’on est café du théâtre, on doit fermer avec le théâtre.

LA CAISSIÈRE.

Vous changerez tout ça- quand vous serez gérant.

LE GARÇON.

Le jour où que j’serai gérant, y en a qui n’s’ront plus garçons, et qui laisseront tranquillement la boîte ouverte en allant se coucher.

LA CAISSIÈRE.

Voilà des clients.

LE GARÇON.

Les soifards de malheur ! S’ils ne donnent pas un pourboire à la hauteur, ils ne sortiront pas vivants !

 

 

Scène II

 

LA CAISSIÈRE, LE GARÇON, MONSIEUR et MADAME LÉMU, MONSIEUR et MADAME LECHAPEAU

 

LÉMU, s’approchant de la caisse.

Vous n’avez pas vu un grand monsieur noir, avec une barbe en pointe ?

LA CAISSIÈRE.

Non, monsieur.

LÉMU, à sa femme.

Bridonnier avait dit qu’il viendrait sur le coup de minuit, minuit et demi.

LECHAPEAU.

Votre ami Bridonnier ?

LÉMU.

Oui, mon ami Bridonnier. Ce n’est pas absolument sûr. Il m’avait donné un vague rendez-vous.

MADAME LÉMU.

Il est embêtant avec ses vagues rendez-vous.

LÉMU.

J’aurais bien voulu l’attendre. Si l’on attendait instant ? un instant ?

LECHAPEAU.

Attendons... Ces dames... ont peut-être faim ?

MADAME LÉMU.

J’ai soif.

LECHAPEAU.

On pourrait s’asseoir un instant.

MADAME LECHAPEAU.

Si on s’assoit, j’en profiterai pour me passer un peu d’eau sur les mains, car ces oranges m’ont poissé les doigts. Venez-vous, petite amie ?

MADAME LÉMU.

Non, merci, petite amie, je n’ai pas quitté mes gants.

LECHAPEAU, au garçon.

Le lavabo ?

LE GARÇON.

Le lavabo est par ici.

Exit le couple Lechapeau.

 

 

Scène III

 

LE GARÇON, MONSIEUR et MADAME LÉMU

 

Monsieur et madame Lému viennent s’asseoir à la table de gauche, Lému sur le côté, à gauche, madame Lému face au public.

MADAME LÉMU.

Tu sais, Émile. Je te défends de payer.

LÉMU.

Mais c’est pourtant eux qui nous ont donné la loge.

MADAME LÉMU, ôtant ses gants.

C’est une loge de faveur, qui ne leur a rien coûté. C’est vraiment trop facile de faire une politesse avec des billets de faveur. Ça ne compte pas. C’est elle qui nous doit une politesse.

LÉMU.

Que lui as-tu fait ?

MADAME LÉMU.

Je lui ai prêté une malle et un mannequin d’osier quand elle est allée à Nancy. C’est une chose que j’ai refusée à ma mère.

LÉMU.

Parce que ta mère ne t’en aurait su aucun gré.

MADAME LÉMU.

Une autre fois, je lui ai prêté Mélanie, parce qu’ils avaient un grand dîner.

LÉMU.

Ils lui ont donné trois francs.

MADAME LÉMU.

Comment le sais-tu ?

LÉMU.

C’est Mélanie qui me l’a dit.

MADAME LÉMU.

C’est curieux qu’elle te fasse ses confidences et qu’elle ne me dise rien à moi.

Lému détourne un peu la tête.

LÉMU.

Moi, ça me gêne de ne pas payer. C’est la première fois que nous sortons ensemble. Je suis plus âgé que lui.

MADAME LÉMU.

Oui, mais je suis plus jeune qu’elle.

LÉMU.

Tu crois ?

MADAME LÉMU.

J’en suis sûre... Et puis ils ont les moyens.

LÉMU.

Nous aussi, nous avons les moyens.

MADAME LÉMU.

Oui, et ils savent que nous avons les moyens. Il est donc inutile de nous gêner avec eux.

LÉMU.

C’est moi qui lui ai demandé d’attendre ici. Ça peut être considéré comme une invitation.

MADAME LÉMU.

Non, car on pouvait très bien attendre sans rien prendre. Et c’est lui qui a demandé si nous avions faim.

LÉMU, rapprochant sa chaise de la table.

Moi, j’ai une faim terrible.

MADAME LÉMU.

Je regrette beaucoup pour toi. Mais tu ne mangeras pas.

LÉMU.

Comment ? Je ne mangerai pas ?

MADAME LÉMU.

Non. Comme ça, il sera forcé de payer. Car ils seront deux à manger et nous ne serons qu’un.

LÉMU, doucement.

Nous ne serons qu’une... Mais j’ai une faim terrible.

MADAME LÉMU.

Tu mangeras en rentrant. Il doit y avoir des pommes de terre froides qui restent du dîner. Je te donnerai une grappe de raisin de Corinthe. J’en ai dans mon armoire.

Le garçon apporte la carte.

Non, tout à l’heure.

Le garçon s’éloigne et pose la carte sur la table.

Émile, ne laisse pas cette carte sur la table, mets-la sur la table à côté, le plus loin possible.

Lému prend la carte derrière son dos, et va la porter, sans avoir l’air, en fredonnant, sur une des tables du fond. Il revient s’asseoir.

Bien !

 

 

Scène IV

 

LE GARÇON, MONSIEUR et MADAME LÉMU, MONSIEUR et MADAME LECHAPEAU

 

MADAME LECHAPEAU, sortant du lavabo, bas.

Tu as entendu ce que je t’ai dit, Alfred. Je te défends de payer.

LECHAPEAU, de même.

Tu n’as pas besoin d’avoir peur. Je n’ai jamais eu cette intention.

MADAME LECHAPEAU, de même.

D’abord, ça n’est pas à nous à payer. C’est nous qui avons donné la loge. Pour plus de sûreté, je ne mangerai pas. D’ailleurs, je n’aime que le chocolat. Je m’en ferai en rentrant. Ici, il doit être atroce.

Ils viennent s’asseoir. Silence.

LECHAPEAU.

Comment avez-vous trouvé la pièce ?

MADAME LÉMU.

On rit. Mais c’est bête !

LÉMU.

Moi, je m’y suis amusé.

Le garçon apporte la carte à Lechapeau qui se met à causer et fait semblant de ne pas le voir.

LECHAPEAU, avec volubilité.

Il y a surtout cette scène du troisième acte que je trouve tout à fait amusante. Le vieux notaire et la cocotte. C’est bien trouvé.

LE GARÇON.

Si monsieur veut commander ?

LECHAPEAU, même jeu.

Et ce qui n’est pas mal non plus, c’est quand les trois petits Anglais arrivent en caleçon. C’est de la charge si vous voulez, mais c’est bien drôle.

Il rit fortement, ainsi que sa femme.

LE GARÇON.

Monsieur, voici la carte.

LECHAPEAU prend timidement la carte et s’écrie en la balançant comme s’il était pris d’une idée subite.

Et la chanson, la petite chanson ? Voyons si je vais me la rappeler.

La la la la la la
La la la laï la
Mon cousin l’cuirassier
À des poumons d’acier !

LE GARÇON.

Si monsieur veut commander ?

LECHAPEAU.

Elle est rigolote, la p’tit’femme, quand elle se balance.

Il met la carte sur la table voisine, pour imiter la petite femme.

Mon cousin l’cuirassier
À des poumons d’acier !

LE GARÇON, lui rendant la carte.

Si monsieur veut commander ?

LECHAPEAU, les yeux sur la carte, d’un air distrait.

On boit ?... On mange ?...

MADAME LÉMU, avec empressement.

Volontiers.

LÉMU, après avoir regardé sa femme.

Moi, je n’ai pas faim. J’ai une barre sur l’estomac, Un morceau de sucre ne passerait pas.

MADAME LECHAPEAU.

Moi, je ne mange jamais rien le soir.

MADAME LÉMU.

Comment, madame, vous ne mangez pas ? C’est l’exemple de mon mari. Mais c’est un mauvais exemple à suivre. Lui, ça se comprend qu’il ne mange pas. Il souffre de douleurs terribles.

LECHAPEAU.

Et ma femme, que j’ai soignée pendant deux ans ! Nous avons vu toute la Faculté,

Il repose la carte sur la table à côté.

C’est le docteur Beau, un homéopathe, qui l’a guérie. Oh ! un garçon très adroit, et qui ne pousse pas à la visite.

LE GARÇON.

Ces messieurs désirent ?

LECHAPEAU, reprenant la carte.

Eh bien ?...

LE GARÇON.

Nous avons des huîtres excellentes : la Marennes, la Cancale, l’Ostende. Dans l’Ostende, le poisson est moins gros, mais il est plus fin au goût.

LECHAPEAU, regardant madame Lému.

Des huîtres ?

MADAME LÉMU.

Je veux bien.

LECHAPEAU.

Eh bien ! On pourrait apporter des huîtres pour madame. Moi, je n’en mange pas.

MADAME LÉMU.

Je ne veux pas être seule à en manger. Je n’y tiens pas.

LÉMU.

Et puis, tu ne les digères pas très bien.

LE GARÇON.

De la viande froide assortie ?

LECHAPEAU.

Oui, vous nous donnerez... une viande froide assortie.

LE GARÇON.

Et comme boisson ?

LECHAPEAU, à Lému.

Vous ne buvez pas non plus ?

LÉMU.

Crois-tu que je pourrais boire ?

MADAME LÉMU.

Tu es fou ! Tu vas encore te dilater l’estomac.

MADAME LECHAPEAU.

Moi, je ne bois pas non plus.

LECHAPEAU.

Et madame ?

MADAME LÉMU.

Un peu de bière.

LECHAPEAU.

Vous donnerez un quart pour madame.

LE GARÇON.

Et pour vous ?

LECHAPEAU.

Je réfléchirai.

LE GARÇON, à la caisse.

Une viande froide assortie et un quart... un !

LA CAISSIÈRE.

Tout ça ?

LE GARÇON.

C’est la grande académie des râleux qui fait son banquet annuel.

Silence.

MADAME LÉMU.

Ça fait plaisir, de temps en temps, de faire une petite fête.

LECHAPEAU, sombre.

Moi, il faut que je sois à mon bureau demain à neuf heures.

MADAME LÉMU, à madame Lechapeau.

À quelle heure vous levez-vous ?

MADAME LECHAPEAU.

Ça dépend. Huit heures, huit heures et quart.

MADAME LÉMU.

Moi, à sept heures et quart, debout.

LECHAPEAU.

Même quand vous vous couchez à ces heures-ci ?

MADAME LÉMU.

Ah ! non ! Demain, je me lèverai tout de même un peu plus tard.

MADAME LECHAPEAU, à Lechapeau.

As-tu un mouchoir de poche ? Je n’en ai pas pris en sortant.

LECHAPEAU.

Dans la poche de mon pardessus.

MADAME LECHAPEAU.

Je vais le prendre.

LECHAPEAU.

Non, je vais te le donner.

Ils se lèvent et vont tous deux au portemanteau.

MADAME LECHAPEAU, à Lechapeau.

C’est dégoûtant. Il ne mange rien non plus. Il a mal à l’estomac comme moi !

LECHAPEAU.

Je vais être obligé de payer...

MADAME LECHAPEAU, vivement.

Mais pas du tout !

LECHAPEAU.

Mais si, voyons, nous en avons à peine pour quarante sous. Et comme ça, ils nous devront une politesse.

Le garçon apporte la viande, le quart et le pain.

MADAME LÉMU, à Lému.

C’est lui qui a l’air de payer.

LÉMU.

Oui, il paiera. Je pourrais peut-être manger quelque chose.

MADAME LÉMU.

Pas du tout. Ce n’est pas sûr qu’il paie. Je te défends de rien prendre.

LÉMU.

Je grignoterai un peu de pain, sans en avoir l’air.

Les Lechapeau reviennent à table.

LECHAPEAU, servant madame Lému.

Madame...

MADAME LÉMU.

Merci bien.

LECHAPEAU.

Décidément, vous me donnerez un bock. J’ai trop soif.

MADAME LECHAPEAU.

Je trouve que tu as tort. Alors moi je vais manger de cette viande froide.

MADAME LÉMU.

On oublie donc les régimes alors ?

À son mari.

Tiens, voilà un morceau de viande.

Elle le lui tend au bout de sa fourchette.

LÉMU.

Je ne peux pas manger ça sans pain.

Il se coupe un énorme morceau de pain.

MADAME LECHAPEAU.

Vous n’avez pas peur de vous faire mal à l’estomac avec tout ce pain ?

LÉMU, la bouche pleine.

Non, je supporte très bien le pain.

MADAME LÉMU.

Bois un peu.

Elle lui donne à boire dans son bock.

LE GARÇON.

Du fromage ?

LECHAPEAU, à madame Lému.

Pas de fromage ?

MADAME LÉMU.

Très peu.

LE GARÇON.

Nous avons de l’excellent camembert... Et, après le fromage, ces messieurs, dames, prendront des liqueurs ?

LECHAPEAU.

Madame ?

MADAME LÉMU.

Oh ! quelque chose de pas trop fort. Une chartreuse.

LE GARÇON.

Et pour monsieur ?

LECHAPEAU.

Oh ! pour moi rien.

MADAME LÉMU.

Vous n’allez pas me laisser boire toute seule. Non, prenez aussi une liqueur !

LECHAPEAU, résigné.

Deux chartreuses !

MADAME LECHAPEAU, vivement à Lechapeau.

Alfred, mon soulier s’est détaché.

Lechapeau se lève. Ils s’éloignent vers la droite. Elle pose son pied sur une chaise en tournant le dos aux Lému.

Ça n’est plus quarante sous que tu auras à payer. C’est près de cinq francs. Eh bien, entends-tu, sur la vie de ma mère et de la tienne, je te défends de payer. Tu ne vois donc pas leur manège ? Il fait semblant de ne rien prendre et il a bu tout le bock. Le voilà maintenant qui mange du fromage dans l’assiette de sa femme, comme s’il avait quatre ans. S’il n’a pas dévoré pour six sous de pain, il n’en a pas avalé pour un sou. Ça serait tout de même trop fort d’emmener ces pierrots au théâtre, et que ça nous coûte cent sous ! J’aime autant ne pas faire de gracieusetés, à ce prix-là. Ça ferait trop plaisir à la Lému !

Avec émotion.

Tu entends : sur la vie de nos deux mères, je te défends de payer.

MADAME LÉMU.

Ce fromage est excellent.

LECHAPEAU, repoussant l’assiette.

Merci.

On sert les chartreuses. Madame Lému tend son verre à son mari.

MADAME LÉMU.

Goûte, Émile.

LE GARÇON, à la caissière.

Ils ne vont pas bientôt aller se coucher ! Je crève de sommeil. Préparez-moi l’addition, que je n’aie plus qu’à leur apporter, quand ils la demanderont.

LA CAISSIÈRE.

Le fait est que pour ce qu’ils ont l’air en train, ils seraient mieux chez eux qu’ici. Ce sont des gens sans conversation... Mais, je ne sais pas, l’homme aux favoris n’a pas l’air pressé de demander l’addition.

MADAME LÉMU.

Je tombe de sommeil.

LÉMU.

C’est qu’il est tard.

À Lechapeau.

Il est déjà très tard.

LECHAPEAU.

Non... pas très tard.

LÉMU.

Et vous, qui devez vous lever de bonne heure demain ?

LECHAPEAU.

Oh ! à un quart d’heure près !

MADAME LÉMU.

Moi, je suis vannée. On ne me ferait pas aller d’ici à là.

Elle déplace le porte-allumettes et fait du bruit sur la table de marbre.

LE GARÇON, précipitamment.

Ces messieurs ont appelé ?

LÉMU.

Mais non... Mais non... Personne n’a appelé.

LE GARÇON, à la caissière.

C’est fini, ils sont installés... Ma foi, tant pis, je vais leur dire que la boîte ferme à une heure...

Aux consommateurs.

Messieurs, dames, il est une heure, et nous fermons à cette heure-là.

Silence.

LECHAPEAU.

Il faut s’en aller.

Silence.

LÉMU.

Allons-nous-en.

Ils se lèvent.

LECHAPEAU, faiblement.

L’addition.

À sa femme.

Je n’ai pu faire autrement.

Le garçon apporte l’addition. Lechapeau paie.

LÉMU, qui vient de mettre son pardessus, revenant vers la table.

Comment, vous avez payé ?

LECHAPEAU.

Oui, oui, ne vous occupez pas de ça.

LÉMU.

Mais c’est une trahison !

LECHAPEAU.

Nous sommes de revue.

LÉMU.

Je me rattraperai.

À la porte du café.

MADAME LÉMU.

Au revoir, madame, et mille fois merci de l’aimable soirée que vous nous avez fait passer.

MADAME LECHAPEAU.

Je suis bien contente que vous vous soyez amusée.

LÉMU.

Je vous ai dit que j’aurais prochainement une loge pour l’Odéon. Je vous ferai signe.

MADAME LECHAPEAU.

Vous êtes trop aimable.

LÉMU.

Mais, n’est-ce pas, pas tout de suite ? Il faut de la fête, comme on dit, mais pas trop n’en faut...

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