Hortense, couche-toi ! (Georges COURTELINE)

Comédie en un acte.

Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre du Grand Guignol, le 15 mars 1897.

 

Personnages

 

LA BRIGE

MONSIEUR SAUMÂTRE

HORTENSE

DÉMÉNAGEURS

 

Un salon que le désordre des déménagements encombre de paille et de paniers aux larges gueules béantes.

 

 

Scène première

 

LES DÉMÉNAGEURS, puis LA BRIGE, puis HORTENSE

 

LES DÉMÉNAGEURS.

Le temps passe, que rien ne saurait prolonger.
Le nouveau locataire est là, qui veut la place.
Commençons par déménager
Ce seau, cette pendule et cette armoire à glace.
Sur nos nuques et sur nos dos,
Chargeons, messieurs, chargeons les lourds fardeaux.

LA BRIGE, entrant.

Une petite minute, s’il vous plaît, messieurs les déménageurs. Je dois vider les lieux aujourd’hui, mais il importe qu’au préalable je paye à M. Saumâtre, propriétaire de cette maison, le montant du trimestre échu. N’ayant pas les fonds nécessaires, j’ai écrit à M. Saumâtre de venir s’entendre avec moi touchant son règlement de compte ; nul doute que nous nous entendions. – Mais voici la charmante Hortense.

Entre Hortense enceinte de neuf mois.

LES DÉMÉNAGEURS.

Ciel ! quel spectacle ! Ah ! qu’elle est belle à voir !
Quelle aimable pudeur ! Quels feux en sa prunelle !

À part.

L’espiègle enfant en son tiroir
Dissimule un Polichinelle !...
Affectons de ne pas nous en apercevoir.

Haut.

Sur nos nuques et sur nos dos
Chargeons, messieurs, chargeons les lourds fardeaux.

HORTENSE, après avoir salué.

Est-ce que M. Saumâtre est venu ?

LA BRIGE.

Je l’attends d’une minute à l’autre, car il est midi tout à l’heure et il ne peut tarder maintenant.

Au même instant, M. Saumâtre entre par le fond.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Me voici, monsieur.

 

 

Scène II

 

LES MÊMES, MONSIEUR SAUMÂTRE

 

LA BRIGE.

C’est ma foi vrai ! C’est M. Saumâtre en personne ! Eh ! bonjour, monsieur Saumâtre !

MONSIEUR SAUMÂTRE, sur une grande réserve.

Monsieur, mes civilités !

LA BRIGE.

Mais donnez-vous la peine d’entrer, et prenez un siège, je vous prie !

MONSIEUR SAUMÂTRE.

C’est inutile.

LA BRIGE.

Si fait ! Si fait ! – Voyons, Hortense, ma fille, grouille-toi. Apporte un siège à monsieur. Donnez-moi votre chapeau.

MONSIEUR SAUMÂTRE, débarrassé de son chapeau.

Pardon.

HORTENSE, le forçant à s’asseoir.

Votre parapluie.

MONSIEUR SAUMÂTRE, débarrassé de son parapluie.

Excusez.

HORTENSE.

Désirez-vous vous rafraîchir ?

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Je vous remercie.

HORTENSE.

Un verre de bière !...

À La Brige.

Tu es là comme un soliveau !... Va donc chercher une canette.

LA BRIGE.

J’y cours.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Je vous prie de n’en rien faire. Je ne bois jamais entre mes repas, d’abord ; puis, je ne fais qu’entrer et sortir. – Donc, causons peu, mais causons bien.

Mettant la main à la poche intérieure de sa redingote.

Je vous apporte votre quittance.

LA BRIGE, qui se méprend.

Ah ! monsieur !... Une telle grandeur d’âme ! une pareille générosité !...

HORTENSE.

Quand je te disais que M. Saumâtre est un homme plein de délicatesse !

LA BRIGE.

Croyez bien que vous ne perdrez rien. Nous ne sommes ni des ingrats ni des malhonnêtes gens ! Hortense est là, qui peut vous le dire, et...

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Pardon ! Vous avez les fonds ?

LA BRIGE, interloqué.

Non.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

En ce cas...

Il remet sa quittance dans sa poche.

LA BRIGE.

Comment !

MONSIEUR SAUMÂTRE, se levant.

Veuillez me rendre mon chapeau.

LA BRIGE.

M. Saumâtre, écoutez-moi.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Monsieur, je n’ai rien à écouter.

HORTENSE.

Pourtant...

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Je n’ai que faire de vos paroles.

LA BRIGE.

Un mot, monsieur Saumâtre ; un seul ! – Voilà exactement cinq ans que je suis votre locataire. Ne vous ai-je pas toujours, à la minute précise, payé l’argent que je vous devais ?

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Il ne s’agit pas de l’argent que vous avez pu me devoir, mais bien de l’argent que vous me devez !

LA BRIGE.

Mon Dieu, je sais.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Il ne s’agit pas de l’argent que vous me donnâtes autrefois, mais de l’argent qu’il faut me donner aujourd’hui.

LA BRIGE.

Mais, monsieur, je ne puis vous le donner ; je ne l’ai pas.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Je garderai donc votre mobilier.

HORTENSE, aux cent coups.

Notre mobilier !

MONSIEUR SAUMÂTRE.

C’est mon droit. – Mon parapluie, s’il vous plaît.

LA BRIGE.

Monsieur Saumâtre...

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Monsieur, vous perdez votre temps et vous me faites perdre le mien. Vous me devez ; vous ne me payez pas ; c’est bien, je me paierai moi-même, ainsi que la loi m’y autorise. Je n’ai pas à vous faire de cadeaux. En aurais-je le désir, que je n’en ai pas le moyen. Voilà qui est clair, je pense ? Faites donc enlever au plus vite, votre lit et vos instruments de travail. Le nouveau locataire attend que vous lui cédiez la place. J’ai dit. Rendez-moi, je vous prie, mon parapluie et mon chapeau.

LES DÉMÉNAGEURS.

Vit-on jamais férocité pareille ?
Monsieur Saumâtre en lui porte un cœur de rocher.
Quoi ! Rien ne saurait le toucher ?
Mais prêtons à la suite une attentive oreille.
Sur nos nuques et sur nos dos,
Chargeons, messieurs, chargeons les lourds fardeaux.

LA BRIGE.

J’imagine, monsieur Saumâtre, que vous n’avez pas bien compris. Nous ne vous demandons pas un cadeau, nous vous demandons un délai : quarante-huit heures, pas une de plus.

HORTENSE.

Nous aurons de l’argent après-demain.

LA BRIGE.

Ma famille va m’en envoyer. Voici la lettre qui l’atteste.

Il présente la lettre en question, que M. Saumâtre se refuse à lire.

LA BRIGE.

Dieu merci, nous sommes d’honnêtes gens. Demandez plutôt à Hortense si nous devons un sou dans le quartier.

HORTENSE, l’ongle aux dents.

Pas ça.

LA BRIGE.

Nous nous trouvons gênés. Ces choses-là arrivent à tout le monde. La vérité est qu’Hortense ayant eu une grossesse pénible, j’ai dû donner au médecin les quelques louis qu’un à un j’avais mis de côté pour vous.

Câlin.

Allons, monsieur Saumâtre, allons !

HORTENSE, chatte.

Ne vous faites pas plus méchant que vous ne l’êtes.

LA BRIGE.

Je vous jure que vous serez payé.

HORTENSE.

Jusqu’au dernier sou.

LA BRIGE.

Dans deux jours. – Laissez-nous partir.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Eh ! partez !... Je ne vous demande pas autre chose.

LA BRIGE.

Avec mon mobilier ?

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Ah ! non.

LA BRIGE.

Monsieur, nous ne sommes pas des bohèmes. Nous ne voulons pas emménager avec un lit et une paillasse.

HORTENSE.

De quoi aurions-nous l’air ?

LA BRIGE, les bras élargis du désir de persuader.

Voyons !

Mutisme de M. Saumâtre.

LA BRIGE.

Causons chiffre. Je vous dois deux cent cinquante francs.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Je ne le sais que trop.

LA BRIGE.

Or, j’ai ici pour cinq mille francs au moins de meubles. Laissez-m’en enlever une moitié et gardez l’autre en garantie.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Non.

LA BRIGE.

Remarquez que je vais vous signer des billets, payables après-demain matin.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Je n’accepte pas cette monnaie.

LA BRIGE.

Pourquoi ? Elle en vaut une autre. Des meubles sont toujours des meubles, et des billets sont toujours des billets. Si les billets que je vous offre ne sont pas payés à l’heure dite, eh bien ! vous ferez saisir mes meubles à mon nouvel appartement.

Mutisme de M. Saumâtre.

LA BRIGE.

Nous vous laisserions, par exemple, le buffet de la salle à manger, qui vaut vingt-cinq louis comme un liard, et tout le mobilier du salon.

HORTENSE.

Y compris le piano.

LA BRIGE.

La garniture de cheminée.

HORTENSE.

Le baromètre.

LA BRIGE.

Et le bronze de chez Barbedienne que nous avons gagné à la loterie de l’Exposition. Le diable y serait, voilà une proposition acceptable !... doublement avantageuse, puisqu’elle sauvegarde votre créance et, du coup, nous permet, à nous, de sauvegarder notre dignité, en emménageant comme tout le monde, dans des conditions décentes.

MONSIEUR SAUMÂTRE, dans un pâle sourire.

On se fait bien des illusions sur l’état de propriétaire.

LA BRIGE, qui commence à rager.

L’état de locataire sans argent est bien plus enviable sans doute, et je vous plains de tout mon cœur.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Il suffit. Vos impertinences ne parviendront pas à me convaincre.

LA BRIGE.

Je ne suis pas impertinent. Je constate simplement que dans toute cette affaire vous faites preuve d’une étrange mauvaise volonté.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Je fus échaudé trop souvent.

LA BRIGE.

Encore une fois...

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Encore une fois, veuillez me rendre mon chapeau... Et vous, madame, mon parapluie.

LES DÉMÉNAGEURS.

Conspuez, ô nos cœurs, cet homme opiniâtre,
Contenez vos élans justement indignés.
Et vous, nos yeux, de pleurs baignés,
Flétrissez le cruel Saumâtre !
Sur nos nuques et sur nos dos
Chargeons, messieurs, chargeons les lourds fardeaux.

LA BRIGE, aux déménageurs.

Je vous demande pardon, mes enfants, mais je suis dans l’obligation de renoncer à vos services. Toutefois, il ne sera pas dit que de braves garçons comme vous se seront dérangés pour rien. J’entends que vous buviez un coup à ma santé. – Tu as de la monnaie, Hortense ?

LES DÉMÉNAGEURS.

De votre front chargé d’ennui
Écartez toute âpre pensée ;
Le déménageur porte en lui
Une âme désintéressée.
Puisque ce monsieur nous accorde
Une équitable indemnité,
Salut à lui ! Paix et concorde
Aux gens de bonne volonté.

LA BRIGE.

Je suis pauvre. Voilà cent sous. Allez vous désaltérer et laissez là vos paniers que vous reprendrez tout à l’heure.

LES DÉMÉNAGEURS, enthousiasmés.

Cent sous !... Il nous offre une thune !...
Ventre-Saint-Gris, c’est la fortune !
Or, voici qu’il est midi vingt,
Précipitons nos pas chez le marchand de vin.
Sur nos nuques et sur nos dos
Chargeons, messieurs, chargeons les lourds fardeaux.

Ils sortent.

 

 

Scène III

 

LA BRIGE, HORTENSE, MONSIEUR SAUMÂTRE

 

LA BRIGE, apportant à M. Saumâtre son parapluie et son chapeau.

Le Christ a dit : « Rends à César ce qui appartient à César. » – Voici votre pépin et votre tube. – Et maintenant, toi, Hortense, couche-toi !

HORTENSE, ahurie.

Que je me couche ?

LA BRIGE.

À l’instant même. – Monsieur Saumâtre... serviteur !

MONSIEUR SAUMÂTRE, abasourdi.

Comment !...

LA BRIGE.

Veuillez vous retirer.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Ah çà ! mais, qu’est-ce que cela veut dire ?

LA BRIGE.

Cela veut dire, monsieur Saumâtre, que madame, enceinte, est à terme, et que la loi lui donne neuf jours pour accoucher.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Neuf jours !

LA BRIGE.

Oui, neuf jours.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Ce n’est pas vrai.

LA BRIGE.

Oh ! mais pardon !... Soyez poli, ou je vais avoir le regret de vous mettre à la porte.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Monsieur, j’ai pour habitude d’être poli avec tout le monde. Seulement vous me permettez de vous le dire : vous me faites rire avec vos neuf jours. Et mon nouveau locataire ?

LA BRIGE.

Vous n’avez pas la prétention de le coucher dans le lit d’Hortense ?

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Non ! Mais encore faut-il qu’il couche quelque part.

LA BRIGE.

Il couchera où il voudra.

MONSIEUR SAUMÂTRE, avec finesse.

À vos frais.

LA BRIGE.

Pourquoi à mes frais ? Je ne connais pas cet homme, comme disait saint Pierre ; c’est avec vous, non avec moi qu’il a passé un contrat, c’est donc, non à moi, mais à vous qu’il intentera un procès, gagné d’avance, bien entendu.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Possible ! Seulement moi, malin, je vous poursuivrai à mon tour.

LA BRIGE.

Deuxième procès !

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Deuxième procès !

LA BRIGE.

Que vous perdrez comme le premier.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Parce que ?

LA BRIGE.

Parce que des trois personnes en cause vous êtes la seule qui n’ait pas raison jusqu’au cou. Comment ! vous ne comprenez pas que votre nouveau locataire a précisément les mêmes droits à venir occuper ce logement, que moi à ne pas en sortir ?... lui, en vertu de la loi commune qui régit les contrats entre particuliers, moi, en vertu de la loi d’exception que crée le cas de force majeure ?

MONSIEUR SAUMÂTRE.

D’où je conclus qu’étant donné une maison dont je suis seul propriétaire, tout le monde y est maître, excepté moi ?...

LA BRIGE.

Naturellement.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Dans tous les cas, il est tout à fait inutile d’élever la voix comme vous le faites. Discutons et tombons d’accord. Nous ne sommes des bêtes féroces ni vous ni moi. Voyons... vous me laisseriez, vous dites ?

LA BRIGE.

Je vous laisserai peau de balle.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Comment ?

LA BRIGE.

Et balai de crin... J’emporterai jusqu’aux verres de lampes.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Tout à l’heure...

LA BRIGE.

Tout à l’heure n’est pas à présent... Il fallait accepter quand je vous ai offert.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

J’ai changé d’avis.

LA BRIGE.

Moi aussi.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Soit, je ne veux pas de discussion avec un bon locataire. Vous me signeriez donc des billets payables à quarante-huit heures ?

LA BRIGE.

Je vous signerai peau de zébie.

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Elle est trop forte ! Pourquoi me l’avez-vous offert, puisque vous aviez l’intention de revenir sur votre parole ?...

LA BRIGE.

Pourquoi avez-vous refusé, puisque vous deviez revenir sur votre décision ?

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Permettez !

LA BRIGE.

Permettez vous-même. J’étais, il y a un instant, un pauvre diable au désespoir de ne pouvoir payer ses dettes et qui en appelait humblement au bon vouloir de son semblable. La loi me menaçait donc de ses foudres. À cette heure, passé à d’autres exercices, je vous expulse d’une maison qui a cessé d’être la mienne. J’ai donc la loi avec moi. Car c’est aussi simple que cela, et il suffit neuf fois sur dix à un honnête homme échoué dans les toiles d’araignée du Code de se conduire comme un malfaiteur, pour être immédiatement dans la légalité. Eh bien, monsieur, j’y suis, j’y reste. Vous m’avez contraint à m’y mettre, vous trouverez bon que j’y demeure. Sur ce, mon cher propriétaire, faites-moi le plaisir de filer, que j’aille chercher la sage-femme. – Eh bien, Hortense ?... Au lit !... Couche-toi !

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Hortense, ne vous couchez pas !

À La Brige.

Fichez-moi le camp, vous, elle, votre bronze de chez Barbedienne, votre buffet et votre baromètre ! Débarrassez-moi le plancher et que je n’entende plus parler de vous.

HORTENSE.

Pardon. Et les cent sous que nous avons donnés à messieurs les déménageurs ?

MONSIEUR SAUMÂTRE, goguenard.

Il faut que je vous les rende, peut-être !

LA BRIGE.

Vous ne les rendrez pas ?

MONSIEUR SAUMÂTRE.

Non !

LA BRIGE.

Hortense...

MONSIEUR SAUMÂTRE, exaspéré.

Assez !... Les voilà ! – Est-ce tout ? Voulez-vous ma montre ?... Voulez-vous mon parapluie ?

LA BRIGE.

Mille remerciements, cher monsieur. Respectueux du bien d’autrui, je vous laisserai l’une et l’autre. J’ajoute que vous ne perdrez rien. Je vous dois deux cent cinquante francs, je vous les paierai à un centime près !... par acomptes !... vingt sous par semaine !... sur lesquels vous pouvez compter comme s’ils étaient déjà à la Caisse d’Épargne. C’est l’affaire de quelques années, mais que sont quelques années, comparées à l’Éternité ? – Or, voici les déménageurs qui viennent reprendre leurs paniers et qui arrivent fort à propos pour terminer la comédie.

Aux déménageurs.

Tout est bien qui finit bien, nous sommes d’accord, monsieur et moi, et vous pouvez enfin, messieurs, sur vos nuques et sur vos dos, charger, charger les lourds fardeaux.

LES DÉMÉNAGEURS.

Bénissons l’heureuse journée
Qui voit triompher la vertu.

À M. Saumâtre.

Et toi, monstre avide et têtu,
Fuis vers une autre destinée.
Sur nos nuques et sur nos dos
Chargeons, messieurs, chargeons les lourds fardeaux.

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